>>Réveiller le potentiel touristique du mont Dành à Bac Giang
Zone de culture du "sâm nam" au pied du mont Dành à Bac Giang (Nord). |
Les ginsengs coréens sont célèbres dans le monde entier. Au Vietnam, quand on parle de cette plante médicinale, beaucoup de gens pensent immédiatement au ginseng de Ngoc Linh dans le Centre. Toutefois, peu savent qu’il en existe une autre espèce dans le Nord du pays. C’est le sâm nam (nom botanique : Boerhavia diffusa, une sorte de bougainvillier dont les racines ont des propriétés régénératives) du mont Dành, situé sur les communes de Liên Chung et
de Viêt Lâp, district de Tân Yên, province de Bac Giang.
Un "trésor" pour les villageois
Ces derniers temps, de nombreux projets de recherche scientifique sur le sâm nam ont été mis en œuvre, apportant une connaissance approfondie sur les manières de le conserver et de le développer.
En 2012, le Centre de la science, de la technologie et de l’environnement du district de Tân Yên a réalisé le projet intitulé "Préservation et multiplication des variétés du sâm nam".
En 2015, c’est le Centre de biologie agricole de haute technologie (Institut de génétique agricole) qui a déployé un programme sur le thème "Recherche, évaluation et conservation des ressources génétiques du sâm nam à Bac Giang".
Selon les résultats de ces recherches, cette plante médicinale contient un grand nombre de substances bénéfiques comme des saponines, flavonoïdes (ingrédients actifs anti-âge), acides organiques ou aminés. Sa teneur en saponines est équivalente à celle du ginseng sud-coréen et n’est classée que juste derrière le ginseng de Ngoc Linh, une des espèces les plus rares au monde.
En 2020, quelques foyers dans la commune de Viêt Lâp ont formé une coopérative afin de produire et commercialiser le sâm nam. Actuellement, ce sont plusieurs dizaines de familles qui cultivent cette plante médicinale, sur près de 6 ha. Grâce à ce "trésor", de nombreux ménages obtiennent aujourd’hui des revenus allant de dizaines à plusieurs centaines de millions de dôngs chaque année !
Il est déjà prévu que cette coopérative élargira bientôt sa superficie à environ 20 ha, contribuant à préserver de précieuses ressources génétiques et à augmenter les revenus pour les habitants locaux. Des zones de culture à faibles revenus seront transformées en culture du sâm nam afin d’assurer une production suffisante pour l’approvisionnement du marché.
"Auparavant, ma famille cultivait principalement du riz et des légumes, mais les grains étaient faibles. En 2013, j’ai cultivé à titre expérimental du +sâm nam+ dans mon jardin. Cette espèce est adaptée au climat et au sol du mont Dành. Nous avons ensuite agrandi la superficie de culture", partage Thân Thi Tách, du village de Dông Sen, commune de Viêt Lâp.
Actuellement, le jardin de la famille de Mme Tách compte près de 8.000 racines de ginseng qui poussent très bien, donnant un rendement élevé. "À la précédente récolte, ma famille a planté à titre d’essai sur une petite superficie et a obtenu plus de 2 quintaux de tubercules frais. Au prix de 2 millions de dôngs le kilo, nous avons gagné environ 400 millions de dôngs. Grâce au ginseng, ma famille a construit une nouvelle maison plus spacieuse", confie Mme Tách.
En 2017, le sâm nam a fait son entrée dans la liste des produits protégés par le droit de la propriété intellectuelle. Et en août dernier, c’est l’indication géographique qui a été enregistrée pour cette plante médicinale.
Une appellation reconnue et protégée
Thân Thi Tách récolte les fleurs du "sâm nam" du mont Dành. |
L’indication géographique protégée est un signe distinctif fort pour ce produit, contribuant à sa protection mais aussi à sa valorisation auprès des consommateurs.
"La protection de l’indication géographique revêt une signification importante, contribuant à améliorer la position, le prestige et la compétitivité du +sâm nam+ vis-à-vis d’autres produits agricoles. Cela permet de consolider la confiance des consommateurs mais aussi d’espérer l’application prochaine des progrès techniques dans la culture afin d’améliorer la productivité et la qualité, augmenter les revenus et améliorer la qualité de vie des habitants du district de Tân Yên", indique Ngô Chi Vinh, directeur adjoint du Service des sciences et des technologies de Bac Giang.
La protection de cette plante médicinale encouragera les populations à créer des groupes de production et de commerce, et à appliquer des avancées techniques pour édifier un système efficace de contrôle de la qualité.
Dès que le sâm nam a été protégé, le Comité populaire du district de Tân Yên a mis en œuvre de nombreux programmes et plans pour la conservation et le développement de cette espèce.
"Le district dirige la création des coopératives pour organiser facilement la production, la liaison, la consommation des produits et développer la marque du +sâm nam+", informe Dào Thi Phuong, cheffe du Bureau de l’agriculture et du développement rural de Tân Yên.
Ce bureau a ainsi planifié la production des plantes médicinales associées aux potentiels et avantages de la région d’ici à 2030, dont le développement du sâm nam dans le district de Tân Yên.
Pour préserver et valoriser les atouts des indications géographiques, Tân Yên soutiendra la formation de chaînes de liaison, de production et de consommation associée à la traçabilité et à la qualité des produits. Le district promouvra aussi l’application des processus de l’agriculture biologique pour assurer la sécurité sanitaire des plantes.