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Lê Thanh Tùng, le gymnaste "en or" du sport vietnamien. |
Photo : VNA/CVN |
Lors du 49e Championnat du monde de gymnastique artistique organisé en octobre 2019 à Stuttgart, en Allemagne, Lê Thanh Tùng s’était classé cinquième des éliminatoires à l’épreuve du saut de cheval en individuel, avec 14.633 points.
"Du jamais vu dans l’histoire de la gymnastique artistique nationale. Pour la première fois, un Vietnamien s’est qualifié en finale du Championnat du monde, à l’épreuve individuelle. Ce résultat témoigne des progrès de Thanh Tùng ces derniers temps", s’est réjoui son entraîneur, Truong Minh Sang.
Un ticket historique
Selon les règles de la Fédération internationale de gymnastique (FIG), les candidats doivent faire partie du top 3 des épreuves individuelles au Championnat du monde s’ils veulent se qualifier pour les Jeux olympiques (JO). Parmi les huit gymnastes pour la finale du saut de cheval masculin, cinq ont remporté leurs billets pour Tokyo 2020 grâce à l’épreuve par équipe.
C’est pour cela que Thanh Tùng, bien qu’il soit classé cinquième aux éliminatoires, a obtenu son ticket pour ces jeux.
À cause de la pandémie de COVID-19, tous les tournois nationaux comme internationaux sont annulés ou reportés. Pourtant, "le report des JO de Tokyo est une bonne chose pour moi parce que j’ai besoin de temps pour perfectionner ma technique", a confié Thanh Tùng. Avant de poursuivre : "À l’épreuve du saut de cheval, il y a deux tentatives et je prévois de réaliser une torsion avant de vriller dans les airs. Il me faut améliorer ma technicité et la difficulté. Si je parviens à réaliser une pirouette à plus de 180 degrés, j’obtiendrai plus de points".
"Le report signifie que j’ai un an pour atteindre mon objectif et perfectionner mes enchaînements", a-t-il partagé.
Lê Thanh Tùng, un élément indispensable de la sélection nationale de gymnastique artistique. |
L’entraîneur Truong Minh Sang ne cache pas sa joie : "Ce changement nous oblige à revoir nos plans concernant ses entraînements et sa préparation mentale. Thanh Tùng a un an pour aiguiser ses compétences et travailler sur ses faiblesses. Le temps nous donne un coup de main pour faire de notre mieux".
Pour augmenter les chances de Thanh Tùng aux JO de Tokyo, l’expert sud-coréen Cho Dong Sung a été sollicité. Ce professionnel expérimenté a guidé le Sud-Coréen Yan Hak-seon vers la plus haute marche du podium des JO de Londres en 2012. Yan Hak-seon a battu ses adversaires en décrochant la médaille d’or avec le score incroyable de 16,533 points.
"L’expert Cho Dong Sung a changé mon programme depuis son arrivée en février. Après seulement deux mois d’entraînement, je vois la différence et je remarque l’efficacité de ses exercices. Mes sauts sont beaucoup mieux qu’avant", a estimé Thanh Tùng.
"Il veut corriger toutes mes fautes et faiblesses. J’espère que je ferai une belle performance pour gagner une médaille en juillet 2021", s’est-il enthousiasmé.
Ne jamais renoncer
Né en 1995, Lê Thanh Tùng a commencé la gymnastique à l’âge de 5 ans. En 2003, il a attiré l’attention des entraîneurs de Hô Chi Minh-Ville, qui avaient vu en lui un diamant brut. Ils ont convaincu sa famille de le laisser partir pour embrasser une carrière de gymnaste. Il s’envola pour la Chine, âgé de 8 ans seulement.
"Il y a eu de la sueur et des larmes pendant les entraînements. J’étais si jeune et si loin de ma famille. Ces années ont été assez pénibles", s’est-il remémoré.
Après huit ans d’entraînement en Chine, Thanh Tùng fut de retour au pays. Il fallut attendre deux ans pour le voir sur un podium international, à la Coupe du monde de gymnastique où il décrocha l’argent. Deux ans plus tard, il ne tarda pas à montrer l’étendue de son talent en remportant deux médailles d’or aux 28es Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games 28) en 2015 à Singapour. En 2017, il se fit connaître en tant que "gymnaste en or" du sport vietnamien, grâce à une année exceptionnelle où il remporta une médaille d’or à la Coupe challenge de gymnastique à Doha (Qatar), trois d’or aux SEA Games 29 en Malaisie et une médaille d’or historique au Championnat d’Asie en Thaïlande, devenant le premier Vietnamien à la remporter.
"C’est en forgeant qu’on devient forgeron". Ce proverbe est la devise de Thanh Tùng depuis une dizaine d’années. "Si vous avez du talent mais que vous ne vous entraînez pas, vous serez dépassé par ceux qui travaillent dur", a-t-il expliqué. Sa combativité n’a fait que renforcer son mental et lui a permis de gérer la pression à chaque compétition.
"La gymnastique a changé ma vie"
Vivre avec une blessure fait partie intégrante de la vie d’un gymnaste. Beaucoup concourent même lorsqu’ils sont blessés. "En gymnastique, il est rare de ne pas avoir de blessures. Le mieux que nous puissions espérer, c’est qu’elles soient mineures", a dévoilé Thanh Tùng
Déterminé, il garde à l’esprit qu’il faut donner le meilleur de soi-même. Même si l’on perd, on apprend. Cependant, une blessure grave peut mettre fin à une carrière en un instant.
"La gymnastique est un sport dangereux, donc les gymnastes doivent suivre les règles et directives à la lettre", a-t-il souligné.
"J’étais espiègle quand j’étais enfant et j’avais du mal à m’entendre avec les autres. La gymnastique, grâce à sa discipline de fer, m’a aidé à devenir la meilleure version de moi-même", a-t-il confié. Avant d’ajouter : "Je pense qu’un gymnaste doit avoir du courage, de la confiance en soi et du sang-froid".
La gymnastique a également permis à Thanh Tùng de rencontrer des personnes merveilleuses, en particulier un "professeur de vie", son entraîneur Truong Minh Sang. Plus qu’un guide dans le sport, il est devenu un véritable mentor pour le jeune homme dans tous les aspects de sa vie.
Thanh Tùng a également beaucoup de respect et d’admiration pour deux gymnastes vietnamiens de renom - Pham Phuoc Hung et Phan Thi Hà Thanh. Ces derniers ont triomphé dans les arènes internationales après une longue période de convalescence suite à de grosses blessures.
"J’ai appris à être indépendant et mature grâce à la gymnastique. Cela a changé ma vie", a-t-il conclu.