Le port stratégique de Marioupol contrôlé par les forces russes

Le port stratégique de Marioupol, dans l'Est de l'Ukraine, est contrôlé par les forces russes, a affirmé samedi 5 mars le maire de la ville, Vadim Boïtchenko.

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Le port de Marioupol, le 23 février 2022, à la veille de l'opération russe en Ukraine.

La prise par Moscou de cette ville de quelque 450.000 habitants, située sur la mer d'Azov, serait un important tournant dans l'opération militaire russe en Ucraine. Elle permettrait la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et Kherson, et les troupes pro-russe et russes dans le Donbass.

Les pays du G7 ont annoncé qu'ils allaient "imposer de nouvelles sanctions sévères" en réponse à l'opération militaire russe.

S'il a insisté sur la nécessité de "mettre fin" à ce conflit, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a prévenu que l'Alliance atlantique ne pouvait répondre à la demande de création d'une zone d'exclusion aérienne, pour éviter de se laisser entraîner dans le conflit.

"La seule façon d'appliquer réellement quelque chose comme une zone d'exclusion aérienne est d'envoyer des avions de l'Otan dans l'espace aérien ukrainien et d'abattre des avions russes. Cela pourrait conduire à une guerre totale", a renchéri le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Le président Zelensky a vivement réagi. L'OTAN "a donné le feu vert à la poursuite des bombardements sur des villes et villages ukrainiens, en refusant d'instaurer une zone d'exclusion aérienne", a-t-il dénoncé dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.

En attendant, une responsable du Pentagone a annoncé vendredi 4 mars que "du matériel pour un montant de 240 millions d'USD, y compris certains des équipements les plus indispensables comme les équipements anti-blindés", avait été remis aux forces ukrainiennes "à plusieurs endroits".

Selon Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, un troisième round de négociations russo-ukrainiennes pourraient se tenir samedi 5 mars ou dimanche 6 mars. Mais les chances de parvenir à des progrès paraissent extrêmement minces, le président russe Vladimir Poutine ayant prévenu que le dialogue avec Kiev ne serait possible que si "toutes les exigences russes" étaient acceptées, notamment un statut "neutre et non-nucléaire" pour l'Ukraine et sa "démilitarisation obligatoire".

"Nous attendons un troisième round de négociations au Bélarus avec les autorités ukrainiennes. Et nous espérons que l'Ukraine prêtera oreille à la position et aux inquiétudes de la Russie ce qui, en particulier, est indispensable pour mettre fin aux opérations militaires", a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne Sky News Arabia vendredi soir 4 mars.

Les deux sessions précédentes de pourparlers, à la frontière ukraino-bélarusse puis à la frontière polono-bélarusse, n'ont pas abouti à un arrêt des combats, mais les parties se sont entendues pour mettre en place des "couloirs humanitaires" pour l'évacuation des civils.

Au nord de Kiev, les combats se sont poursuivis vendredi 4 mars à Tcherniguiv, où l'Ukraine a accusé Moscou d'avoir bombardé jeudi 3 mars une zone résidentielle et des écoles, faisant 47 morts selon un nouveau bilan.

Le bilan est impossible à vérifier de manière indépendante. L'ambassadeur russe à l'ONU à Genève, Guennadi Guatilov, a affirmé qu'il y avait eu "2.870 victimes côté ukrainien, 498 côté russe". L'Ukraine et des observateurs occidentaux affirment que le bilan des pertes russes est largement sous-évalué, Kiev évoquant plus de 9.000 soldats russes tués.

"Grossière fabrication"

Vladimir Poutine a assuré que les forces russes ne bombardaient pas Kiev et les grandes villes ukrainiennes, qualifiant de "grossière fabrication de propagande" les informations sur les destructions menées par Moscou. En Russie, le Kremlin a durci sa répression de toutes les voix dissidentes face au conflit.

Vladimir Poutine a signé vendredi 4 mars une loi prévoyant jusqu'à 15 ans de prison pour toute personne publiant des "informations mensongères".

L'agence Bloomberg News et la BBC (radiotélévision publique britannique) ont annoncé suspendre temporairement l'activité de leurs journalistes, et la chaîne américaine d'informations CNN la diffusion de ses programmes en Russie. Plus de 1,2 million de réfugiés ont déjà fui l'Ukraine, selon le dernier décompte de l'ONU, suscitant une forte mobilisation notamment dans les pays frontaliers.

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira une nouvelle fois en urgence lundi 7 mars sur la crise humanitaire, selon des diplomates, alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la nourriture manque dans les régions affectées par la guerre.

AFP/VNA/CVN

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