Le Nobel d'économie clôt le millésime 2023

Dernier né des Nobel, le prix d'économie boucle lundi 9 octobre la saison des célèbres récompenses, avec des spécialistes des crédits, du marché du travail ou des inégalités pressentis parmi les possibles lauréats.

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L'Américaine Claudia Goldin, professeur à Harvard et spécialiste du travail et de l'histoire économique, fait figure de favorite pour obtenir la récompense, annoncée à 11h45 (09h45 GMT) à Stockholm.

Des médailles à l'effigie de l'ingénieur, chimiste, inventeur et philanthrope Alfred Nobel (1833-1896). 
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour l'heure, le Nobel d'économie fait figure de cancre de la parité parmi les fameuses récompenses. Seulement deux femmes l'ont décroché, l'Américaine Elinor Ostrom (2009) et la Franco-Américaine Esther Duflo (2019).

"La parité et la diversité sont une priorité et le comité les encourage dans les nominations", note Micael Dahlen, auprès de l'AFP.

Mais "la priorité numéro un est de choisir le domaine de recherche, ce qui détermine ensuite l'identité des candidats", relève ce professeur à l'École de Commerce de Stockholm, Handelhögskolan.

Les recherches de Mme Goldin, qui portent sur les marchés du travail et l'égalité des sexes, sont particulièrement pertinentes, estime l'expert.

L'an dernier, le prix était allé à Ben Bernanke, l'ancien président de la banque centrale américaine (Fed) et ses compatriotes Douglas Diamond et Philip Dybvig, pour leurs travaux sur les banques et leurs sauvetages nécessaires durant les tempêtes financières.

Cette année, au jeu des devinettes sur la nature des études récompensées, les recherches sur les systèmes bancaires sont quasi disqualifiées.

"Le même sujet peut être récompensé d'une année sur l'autre mais il est plus courant que ce ne soit pas le cas", résume Mikael Carlsson, professeur d'économie à l'Université d'Uppsala.

Lui mise sur les travaux du Japonais Nobuhiro Kiyotaki et du Britannique John H. Moore.

Leur "recherche qui a fourni des informations, entre autres, sur les cycles des taux d'intérêt et les marchés immobiliers, est bien placée cette année, ce sont des questions d'une grande actualité", abonde son confrère, M. Dahlen.

L'institut Clarivate, spécialisé dans la prédiction des Nobel scientifiques, verrait le prix aller au Français Thomas Piketty, auteur du best-seller international "Le Capital au XXIe siècle" et spécialiste des inégalités de richesse.

Souvent évoqué ces dernières années, il pourrait être associé à son compatriote Gabriel Zucman et au Franco-américain Emmanuel Saez.

L'institut, qui se fonde notamment sur le nombre de citations des chercheurs, avance aussi les noms des Américains Raj Chetty, spécialiste des déterminants des opportunités économiques, et Edward L. Glaeser, pour son analyse de l'économie urbaine.

"Faux Nobel"

Le Français Philippe Aghion, les Américains George Loewenstein, Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart ainsi que l'Américano-Turc Daron Acemoglu font aussi partie des universitaires souvent pressentis, ce dernier avec Andrei Shleifer, d'origine russe.

Par temps de conflit en Ukraine, "je doute qu'ils osent", relève toutefois Magnus Henrekson, de l'Institut de recherche de l'Industrie.

Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d'Alfred Nobel, le prix d'économie "à la mémoire" de l'inventeur s'est ajouté bien plus tard aux cinq prix traditionnels, lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de "faux Nobel".

En 1968, à l'occasion de son tricentenaire, la banque centrale de Suède (Riksbank), la plus vieille du monde, institua un prix de sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, en mettant à la disposition de la Fondation Nobel une somme annuelle équivalente au montant des autres prix.

Pour les lauréats du millésime 2023, le chèque accompagnant le prix est désormais de onze millions de couronnes (920.000 euros), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l'histoire plus que centenaire du prix.

Le Norvégien Jon Fosse lauréat du prix Nobel de littérature 2023.
Photo : AFP/VNA/CVN

Auparavant, le Norvégien Jon Fosse avait été récompensé en littérature. Le prix de chimie a été décerné à Moungi Bawendi, Louis Brus et Alexei Ekimov pour leurs travaux sur des nanoparticules nommées points quantiques.

En physique, ce sont trois spécialistes du mouvement des électrons qui ont été primés, Anne L'Huillier, Pierre Agostini et Ferenc Krausz et en médecine un duo, Katalin Kariko et Drew Weissman, pour leur avancée sur le vaccin à ARN messager.

AFP/VNA/CVN

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