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Dans le centre de placement de Hanoi. |
Le mémorandum d’entente (MoU), signé dans le cadre de l’EPS (le Programme de délivrance des permis de travail aux étrangers), marque la reprise de l’envoi de travailleurs vietnamiens en République de Corée après trois ans de suspension. À l’époque, la décision avait été motivée par le taux élevé de Vietnamiens en séjour irrégulier dans le pays, compris entre 50% et 55%.
Selon le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, Doan Mâu Diêp, ce document fixe un cadre précis avec tout un ensemble de dispositions, tels que des normes de recrutements, les informations sur les frais et les procédures, ou encore la liste des organismes compétents en charge de l’envoi et de l’accueil de ces travailleurs. Par rapport aux précédents mémorandums signés entre les deux pays, ce MoU est agrémenté de plusieurs nouveautés.
Il ouvre de nouvelles perspectives à de nombreux travailleurs qui souhaitent rejoindre la République de Corée dans le cadre du programme de l’EPS. Il y a trois ans, les MoU ne couraient que sur une période d’un an au maximum, permettant le recrutement limité d’employés ayant passé un examen de langue coréenne organisé en 2011 et 2012.
Encadrer pour limiter le travail illégal
Selon ce nouveau MoU, tous les travailleurs, après avoir obtenu un certificat de maîtrise de la langue coréenne, doivent passer une évaluation sur leurs qualifications professionnelles. Ces résultats serviront de base pour compléter les informations dans leur dossier de candidature envoyé par la suite aux employeurs sud-coréens.
Les deux parties sont unanimes sur la nécessité d’appliquer ces solutions, dans le but de réduire le nombre de travailleurs illégaux en République de Corée. En effet, le contingent envoyé chaque année dépendra du nombre d’employés vietnamiens en situation irrégulière. Pour information, le mémorandum sera valable pendant deux ans, et pourra être renouvelé.
Selon le vice-ministre Doan Mâu Diêp, les deux nations ont réalisé de nombreux efforts pour arriver à la signature de l’accord. La partie vietnamienne s’est engagée dans toute une série de mesures. En premier lieu, la création d’un bureau de gestion des travailleurs vietnamiens en République de Corée. Ensuite, le renforcement des activités de sensibilisation aux politiques et lois du pays d’accueil. Et enfin, l’application de politiques d’assistance aux travailleurs après leur retour au pays.
L’année passée, le gouvernement vietnamien avait déjà adopté une résolution pour annuler toutes sanctions envers les travailleurs illégaux retournés volontairement au pays entre le 1er septembre et le 31 décembre 2015. Il a décidé d’étendre cette «amnistie» du 1er mai jusqu’au 30 septembre 2016.
De son côté, le gouvernement sud-coréen a également mis en place depuis mai 2015 des politiques pour encourager les travailleurs étrangers illégaux à retourner volontairement chez eux. Précisons que les travailleurs illégaux rentrant au Vietnam du 1er avril au 30 septembre 2016 seront aussi exempts de toutes poursuites, et pourront même redéposer un nouveau dossier pour retourner travailler en République de Corée.
Selon les chiffres officiels, les efforts conjugués des deux pays ont permis de baisser le taux de travailleurs illégaux à 35% à la fin 2015, contre 47% en 2013. Pour M. Diêp, les personnes souhaitant travailler en République de Corée doivent étudier soigneusement les informations sur le programme de l’EPS. Ces dernières se trouvent notamment sur les pages web du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, mais également sur celles du Département de gestion des travailleurs à l’étranger, rappelle le vice-ministre.
Les futurs travailleurs pourront y trouver des renseignements et des annonces relatifs aux tests de langue, mais aussi sur la qualification professionnelle ou encore les frais. Il faut préciser que le centre de gestion des travailleurs du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales est le seul organe apte à sélectionner les futurs élus dans le programme de l’EPS.