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| Les produits agricoles vietnamiens ont une grande opportunité d'acquérir le marché russe. |
La Russie a toujours été et demeure un marché prometteur pour les exportateurs vietnamiens. En effet, chaque année, les importations de fruits européens de ce pays sont de l’ordre de 5,5 milliards de dollars, souligne Trân Bac Hà, président de la Banque d’investissement et de développement du Vietnam (BIDV). La Russie consacre également 15 milliards de dollars pour acquérir des produits aquatiques. Toutefois, le Vietnam n’y exporte que 200 millions de dollars, déplore Duong Ngoc Minh, président du conseil d’administration de la société Hùng Vuong. Même constat pour le textile où le Vietnam n’arrive pas à pénétrer le marché russe. En 2012, ce pays a importé 38 milliards de dollars de textile, pour l’essentiel de Chine et de Turquie.
Suite aux récentes tensions politiques avec l’Union européenne, la Russie a imposé un embargo sur ses produits agricoles. "Il s’agit d’une opportunité à ne pas manquer pour les exportateurs vietnamiens", affirme Pham Quang Niêm, conseiller au commerce de l’ambassade du Vietnam en Italie, qui ajoute que le pays doit commencer à appliquer l’accord Vietnam-Russie d’hygiène alimentaire et épidémiologique dans l’import-export de produits d’origine animale. Celui-ci est en effet considéré comme un cadre juridique important pour l’essor de l’exportation des produits vietnamiens dans ce pays.
Un marché de 200 millions de consommateurs
Le Vietnam accélère les négociations de l’accord de libre-échange avec l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan dont la signature est prévue pour la fin de cette année. À son entrée en vigueur, ce sont "près de 80% des produits vietnamiens qui bénéficieront d’exemptions fiscales", souligne Trân Ngoc Quân, chef adjoint du Département du marché européen du ministère de l’Industrie et du Commerce.
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| Textile-habillement, un secteur prometteur de coopération Vietnam - Russie. |
| Photo : Chi Tuong/VNA/CVN |
Aujourd'hui, «une taxe de 18% frappe tous les produits aquatiques du Vietnam, de la Chine et de la Thaïlande aux frontières de la Russie», donne en exemple Duong Ngoc Minh. Cet accord de libre échange "augmentera significativement la compétitivité de nos produits", ajoute-t-il, donnant l’extraordinaire opportunité aux entreprises vietnamiennes de pénétrer et d’acquérir des parts d’un marché de 200 millions de consommateurs...
Une prochaine zone industrielle vietnamienne en Russie
Fin juin, le Vietnam recense 17 projets d’investissement en Russie pour 2,4 milliards de dollars, celle-ci étant son troisième site d’investissement à l’étranger, alors qu’elle est le 18e investisseur au Vietnam avec 101 projets pour près de 2 milliards. Par ailleurs, la Russie encourage les entreprises vietnamiennes à investir dans l’industrie légère de ce pays.
La Banque d’investissement et de développement du Vietnam (BIDV) et le Groupe du textile et de l’habillement du Vietnam (Vinatex) préparent la création d’une zone industrielle de 1.000 ha au nord-ouest de Moscou dont le chantier sera lancé ce dernier trimestre.
«Dans une première phase, le groupe Vinatex investira 50 millions de dollars dans la construction de trois usines qui emploieront environ 5.000 travailleurs dont des personnes d’origine vietnamienne qui, de fait, ne sont pas déclarées habituellement», indique Pham Phu Cuong, directeur général adjoint de Vinatex. L’offre d’un emploi stable à ces travailleurs au noir vietnamiens est d’ailleurs une politique prioritaire de la ville de Moscou. Puis, dans une seconde phase, l’investissement sera porté à 450 millions de dollars afin d’augmenter la capacité de production des usines, lesquelles devraient employer 10.000 personnes, comme s’y est engagé le groupe Vinatex auprès des autorités de Moscou.
La banque BIDV va réserver une enveloppe de crédits à taux préférentiel de 150 millions de dollars pour les exportateurs vietnamiens en Russie. Une autre, de 50 millions de dollars, sera ouverte au profit des investisseurs vietnamiens intéressés par le secteur de l’industrie légère de ce pays. Le montant de ces prêts de 10 ans au plus atteindra jusqu’à 75% de la valeur du projet, avec un taux d’intérêt inférieur de 1,5-2% à celui pratiqué sur le marché bancaire.
Vân Anh/CVN