>>Le marché du Têt à l’hôtel Sofitel Legend Metropole Hanoi
>>Le marché, ancré dans la culture vietnamienne
Marché du Têt lors des années 1990. Photo : VNA/CVN |
Photo : VNA/CVN |
Dải mây trắng đỏ dần trên đỉnh núi
Sương hồng lam ôm ấp nóc nhà gianh
Trên con đường viền trắng mép đồi xanh
Người các ấp tưng bừng ra chợ Tết…
(La bande de nuage blanc rougit progressivement au sommet de la montagne
Un brouillard rose et bleu embrasse les toits des chaumières
Sur le chemin ourlant de blanc la colline verdoyante
Les villageois jubilent d’affluer au marché du Têt…)
Ces vers tirés du poème Cho Têt (Marché du Têt), de Doàn Van Cu, nous évoquent l’atmosphère particulière du marché du Nouvel An.
À l’approche du Têt, les marchés durent généralement du 23e jour jusqu’au Réveillon (30e jour) du 12e mois lunaire. Omniprésents dans toutes les régions du pays, de la montagne au delta, ils sont devenus à travers les siècles une tradition incontournable. Si personne ne sait exactement depuis quand ces marchés existent, nul n’ignore que chacun se caractérise par les traits spécifiques de chaque région, chaque ethnie.
En cette période de l’année, l’atmosphère est souvent froide et humide. Tout le monde se hâte sous le crachin printanier des derniers jours de l’année pour acheter les emplettes de fin d’année en vue de la préparation des offrandes au culte aux ancêtres ainsi que des décorations et ornements nécessaires afin d’accueillir dignement le Têt. C’est la raison pour laquelle le marché devient très effervescent.
Les gens se rendent au marché non seulement pour faire des achats, mais aussi pour se rencontrer et profiter de l’ambiance festive. Aller au marché du Têt est devenu un rituel annuel. Les commerçants, eux aussi, feront une pause pendant les vacances du Nouvel An, aussi les consommateurs s’affairent frénétiquement à faire des stocks en prévision. Que l’on soit riche ou pauvre, il est nécessaire de bien préparer l’arrivée du Têt afin de s’attirer bonne fortune pour la Nouvelle Année. Ce marché est donc pour les Vietnamiens une étape incontournable.
Cho Têt traditionnel
On trouve de tout au cho Têt, des viandes aux fameux oignons salés et fermentés en passant par les sentences parallèles, sans oublier ces petites enveloppes rouges à étrennes… Aujourd’hui, malgré une modernisation du quotidien et un rythme de vie plus effréné, les Vietnamiens nourrissent toujours une certaine nostalgie vis-à-vis de ce marché chaleureux à l’approche du Nouvel An.
À la campagne, il s’anime dès le 23e jour du 12e mois lunaire (Fête du Génie du Foyer) où les grands-mères et mères commencent les préparatifs et les décorations de la maison. Une caractéristique typique du marché rural est que tous les produits sont confectionnés par les locaux, notamment les agriculteurs. Les vendeurs apportent riz gluant, bananes vertes, pamplemousses et légumes cultivés dans leurs propres jardins. Le marché débute à l’aube et dure généralement jusqu’en début d’après-midi.
Pour les enfants, la plus grande joie en cette période est de pouvoir suivre papa et maman au marché pour acheter des fleurs, kumquats, pêchers ainsi que de beaux vêtements. Les ruraux achètent souvent des feuilles de dong (Phrynium placentarium), de la viande et des haricots pour confectionner eux-mêmes les fameux bánh chung. De plus, une fois au marché avec sa famille, on n’oublie pas de demander aux ông đô (vieux lettrés) un mot calligraphié pour la Nouvelle Année : "Bonheur", "Longévité" et "Prospérité" étant les plus populaires. On l’accroche sur les murs de la maison avec le souhait qu’il apporte bonheur et chance.
"Le marché du Têt est très animé. On peut y trouver tout ce dont on a besoin pour le Nouvel An. Les enfants ne doivent pas aller à l’école, ils s’enthousiasment tellement de voir autant de couleurs et de marchandises, le tout dans une ambiance conviviale et familiale. Même si maintenant tout est disponible dans les supermarchés modernes, je garde toujours l’habitude de me rendre au marché du Têt pour que mes enfants puissent mieux comprendre les us et coutumes du pays", confie Mme Thu, une sexagénaire de l’arrondissement de Hoàng Mai, à Hanoï.
Cho Têt actuel
Le "cho Têt" se caractérise par des traits spécifiques à chaque région, à chaque ethnie |
Photo : Trong Ðat/VNA/CVN |
La vie moderne rend les marchés du Têt d’aujourd’hui plus pratiques et plus diversifiés. Pendant les derniers jours de l’année lunaire, ils s’ouvrent jusqu’à 22h00-22h30, certains restant même en activité jusqu’une heure avant le Réveillon. Particulièrement, à présent, le cho Têt n’est plus limité à des marchés ou des lieux géographiques. En un seul clic, les consommateurs ont la possibilité d’acheter tous les articles dont ils ont besoin en ligne ou dans de grandes surfaces.
Les préparatifs du Têt sont plus faciles. Des vêtements aux confiseries en passant par les aliments déjà préparés, tous sont dorénavant disponibles partout. La commodité fait que les gens n’ont plus à s’inquiéter comme dans le temps, ils peuvent faire leurs achats nécessaires les trois derniers jours avant le Nouvel An, et non une ou deux semaines avant comme autrefois.
Le cho Têt reste quelque chose de spécial que les Vietnamiens tiennent particulièrement à cœur. Il symbolise l’âme du Têt, un incontournable pour ceux qui chérissent la culture du pays. Que ce soit à la campagne ou en ville, classique ou moderne, s’y rendre demeure une tradition encore très vivace.