>>Kurdistan : report de la conférence de presse sur le référendum
Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani (droite) lors d'une réunion à Kirkouk, le 12 septembre. |
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Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, en visite à Ankara, n'a pas commenté cette initiative mais de nouveau dénoncé une consultation tenue "de façon unilatérale et sans aucune considération pour le reste de l'Irak".
Cependant, le porte-parole des unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, qui épaulent l'armée irakienne tant face au groupe État islamique (EI) que face aux combattants kurdes (peshmergas), a rejeté sèchement cette proposition.
Il y a un mois jour pour jour, cette région autonome dans le nord de l'Irak organisait en grande pompe une consultation populaire et le "oui" l'emportait massivement dans l'euphorie. Aussitôt éclatait une crise sans précédent avec Bagdad, soutenu par les voisins turc et iranien désireux de couper court aux velléités indépendantistes de leurs propres minorités kurdes.
Assuré aussi du rejet du scrutin par les États-Unis et d'autres, soucieux de "l'unité de l'Irak", un acteur majeur de la lutte antijihadistes, M.Abadi a envoyé ses troupes.
Ces forces ont repris en quelques jours à peine la quasi-totalité des zones disputées d'Irak aux peshmergas, dans une démonstration de force qui s'est en de rares endroits soldée par des combats ayant fait une trentaine de morts.
L'unique condition pour éviter ces mouvements militaires, avaient prévenu les responsables à Bagdad - jusqu'au président Fouad Massoum, lui-même kurde -, était l'annulation pure et simple des résultats du référendum.
Des membres des forces irakiennes en position devant le champ pétrolier de Bai Hassan, le 19 octobre près de Kirkouk. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dialogue ouvert
Jusqu'à ce jour, le Kurdistan, en pleine tourmente politique et économique, refusait toute condition préalable à l'ouverture d'un dialogue. Mais, mardi 24 octobre, de nouveaux affrontements ont éclaté entre forces kurdes et irakiennes dans le nord frontalier de la Turquie, et Bagdad se montre déterminé à reprendre l'ensemble des points de passage et autres terminaux à la région autonome.
Pour éviter "la guerre" et "la destruction du tissu social", Erbil a en conséquence proposé de "geler les résultats" de son référendum et d'entamer "un dialogue ouvert" avec Bagdad. Dans son communiqué publié tôt mercredi 25 octobre, la région autonome se dit aussi prête à "un cessez-le-feu immédiat".
Cette proposition n'a "aucune valeur", a répondu le porte-parole du Hachd, Ahmed al-Assadi. "Geler signifie reconnaître le référendum, or la demande du gouvernement irakien était claire: c'est l'annulation", a-t-il affirmé à l'AFP.
En position de force depuis la débandade en 2014 des forces fédérales face à la percée jihadiste, Erbil a désormais perdu gros. Sur son référendum, elle n'a pas obtenu le soutien international espéré. Sur le terrain, elle a quasiment perdu tous les territoires où ses peshmergas s'étaient déployés au-delà de ses frontières administratives.
À l'issue des opérations de "restauration du pouvoir central" dans les zones disputées, notamment la riche province de Kirkouk, elle a perdu les immenses champs de pétrole qui aurait pu assurer la viabilité économique d'un hypothétique Etat kurde, assurent les experts. L'Iran a toutefois rouvert mercredi 25 octobre un de ses trois postes-frontières avec le Kurdistan.
AFP/VNA/CVN