>>Dans les maisons des Thai, rien n’est laissé au hasard
Un khâu cut sur le toit d'une maison des Thai noirs. |
Photo : Phan Tuân Anh/VNA/CVN |
Direction Muong Lo, un district montagneux de la province septentrionale de Yên Bai, où ont élu domicile des Thai noirs, un sous-groupe des Thai. La plus grande vague migratoire qui a marqué l’histoire de ce peuple a eu lieu au XIe siècle. Les Thai noirs avaient alors convenu que lorsqu’ils se seraient implantés quelque part, tous les membres de la communauté poseraient, sur le toit de leur maison, un symbole permettant aux autres de les reconnaître. Il s’agit du khâu cut, un objet en bambou ou en bois.
Selon la légende, la nuit où a commencé le diaspora des Thai noirs, la lune avait la forme d’un croissant. Les Thai ont alors décidé que le symbole pour se reconnaître plus tard serait un croissant de lune.
Les premiers à appliquer cette convention ont créé une croix de bambou. En plus de signaler leur appartenance à la communauté des Thai noirs, ils souhaitaient faire de cette croix un talisman censé les protéger des intempéries.
Leurs descendants ont inventé des symboles plus sophistiqués. Le plus populaire est une croix de Saint-André en bois décoré de fleurs et de plantes familières à la vie des Thai. Selon Lo Tuyên Dung, un spécialiste de la culture Thai, la plante favorite des Thai noirs de Muong Lo est le Marsilea quadrifoliata, une variété de fougère. "C’est une plante qui peut pousser sur terre et flotter sur l’eau. Sa forte vitalité lui permet de s’adapter à toutes les conditions climatiques et fait d’elle la plante fétiche des Thai", explique-t-il.
Les différents types de khâu cut que les Thai noirs posent sur leur toit donnent des indications sur leur richesse et leur autorité dans la communauté. Plus la famille est riche et influente, plus le bois utilisé pour faire le khâu cut est précieux et plus les motifs de décoration sont sophistiqués.
Modernisation oblige, de moins en moins de Thai noirs savent fabriquer leur khâu cut. Il n’y a plus que les vieilles personnes qui y tiennent, déplorent les spécialistes de la culture Thai qui les encouragent à montrer l’exemple à leur communauté.
VOV/VNA/CVN