>>Kon Tum : certificat d’indication géographique pour le ginseng de Ngoc Linh
>>Un ginseng de Ngoc Linh de 100 ans à Quang Nam
La pépinière du ginseng de Ngoc Linh dans la commune de Mang Ri, district de Tu Mo Rông. |
Le ginseng de Ngọc Linh (Panax vietnamensis) a été découvert sur les flancs de la montagne du même nom à quelques 2.598 m d’altitude, tout près de la frontière entre les provinces de Kon Tum et Quang Nam. Selon les dires, c’est le meilleur endroit pour cultiver cette plante. Découvert en 1973 par Dào Kim Long, pharmacien, il s’agit de la 20e variété du genre, et l’une des quatre plus rares dans le monde.
Cette dernière est cultivée pour en faire un produit commercial, et rivaliserait avec le ginseng coréen notamment au niveau de ses propriétés médicinales. Elle serait capable de tout faire : stimuler le système immunitaire, augmenter l’endurance, protéger le foie, réduire le niveau de cholestérol et le risque de maladies cardiovasculaires.
Toutefois, l'espèce a été surexploitée et sa rareté a fait exploser les prix, qui atteignent aujourd’hui 50 millions de dôngs, le kilo. De ce fait, il est classé dans le Livre Rouge des espèces menacées au niveau national.
Une flambée vertigineuse des prix
Par le passé, les gens cherchaient des racines sauvages dans les jungles et les amenait à la maison pour les cultiver dans leurs jardins. A Hinh, domicilié dans la commune de Tê Xang (district de Tu Mo Rông), a expliqué qu'il avait l'habitude de trouver des graines de ginseng dans la nature ou de les acheter à des voisins. Il pouvait facilement se procurer 300 grammes de semences pour une somme comprise entre 10 et 15 millions de dôngs.
Mais les choses sont différentes maintenant. Il critique la demande croissante qui entraîne sa rareté. «Une graine se vend entre 100.000 et 120.000 de dôngs, et il n’y en a pas toujours», partage M. Hinh.
Pour avoir assez de semis de ginseng, de nombreux habitants amassent les graines et font pousser de nouveaux arbres à partir des boutures mais ils n'obtiennent pas les résultats escomptés. Hoàng Van Chât, directeur adjoint d’une entreprise de sylviculture de Dak Tô souligne que l'épuisement du patrimoine génétique était le plus grand défi dans la culture et la conservation du ginseng de Ngọc Linh.
Selon lui, sa dissémination rencontre des problèmes techniques et climatiques, comme le gel et la grêle qui se sont produits ces dernières années. Et c’est sans compter qu’il faut environ cinq ans pour que ces plantes produisent des graines.
Le jeu dangereux des croisements
Le ginseng de Ngoc Linh, une plante médicinale précieuse. |
Photo : Duong Giang/VNA/CVN |
En 2004, un projet de conservation a été lancé dans la province pour sauver l'usine, avec la participation de la communauté locale. Une superficie de 1.000 ha a également été mise de côté pour la culture du ginseng, dans le but d'augmenter les revenus des agriculteurs locaux.
De plus, les entreprises de sylviculture de Dak Tô et d’investissement et du développement de Duy Tân se sont également engagées dans la recherche et à l’expansion du ginseng. Mais la production de masse n’est pas attendue avant 2020. Pour aggraver la situation, d’après M. Chât, certaines personnes ont apporté des graines issues de d’autres souches de ginseng provenant de régions extérieures, au risque de mélanger les variétés et de diluer le patrimoine génétique de celles indigènes.
Nguyên Hai Nam, chef du Bureau de l'agriculture et du développement rural du district de Tu Mo Rông, a expliqué que les autorités locales avaient inspecté un certain nombre de fermes, mais n'ont pas détecté de variétés intruses. Néanmoins, il a reconnu qu'il était coûteux de déterminer si une souche était authentique ou non par des tests et que les agriculteurs étaient ainsi mis en garde contre l’importation de graines. En août dernier, le ministère de la Science et de la Technologie a accordé une appellation géographique protégée au ginseng de Ngọc Linh.
Huong Linh/CVN