>>Le Vietnam, une grande destination d'investissement post-COVID
>>L'économie vietnamienne face à de nombreuses opportunités dans l'après COVID-19
Selon l’article signé par Era Dabla-Norris, Anne-Marie Gulde-Wolf et Francois Painchaud, peu après que la Chine a officiellement signalé à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) plusieurs cas d'une pneumonie inhabituelle le 31 décembre 2019, le Vietnam a finalisé une évaluation des risques pour la santé.
Le 21 janvier, le ministère vietnamien de la Santé a publié des directives sur la prévention et la détection des flambées. Avant la fin de janvier, le Vietnam a publié son plan national de réponse et créé un comité directeur national sur la prévention et la lutte contre l’épidémie. Cela était essentiel pour coordonner les actions et les communications des acteurs concernés à différents niveaux de gouvernement.
Des mesures de confinement strictes ont été progressivement adoptées, notamment des contrôles de santé dans les aéroports, des distances physiques, des interdictions d’entrée des visiteurs étrangers, une période de quarantaine de 14 jours pour les arrivées internationales, des fermetures d'écoles et des annulations d'événements publics. Le port du masque dans les lieux publics a été strictement appliqué, avant même la recommandation de l'OMS, tout en exigeant des désinfectants pour les mains dans les espaces publics, les lieux de travail et les bâtiments résidentiels. Les services non essentiels ont été fermés dans tout le pays et des restrictions strictes sur les mouvements ont été imposées dans la majeure partie du pays pendant 3 semaines début avril.
Coût budgétaire pour la lutte
contre la pandémie : 0,2% du PIB
Alors qu'une stratégie de tests de masse plus coûteuse a été adoptée dans la plupart des économies avancées pour lutter contre la pandémie, le Vietnam s'est concentré sur les cas à haut risque et suspects et n'a effectué que 350.000 tests, une part relativement faible par rapport à sa population. Cependant, environ 1.000 personnes par cas confirmé ont été testées, le ratio le plus élevé au monde.
En parallèle, le Vietnam a utilisé un suivi des contacts et une mise en quarantaine extensifs, jusqu'aux contacts de troisième niveau. Des groupes de personnes vivant à proximité des cas confirmés, parfois dans une rue entière ou un village, ont été rapidement testés et mis en quarantaine, ce qui a contribué à limiter la transmission dans la communauté. Près de 450.000 personnes ont été mises en quarantaine. Le traitement et la mise en quarantaine dans les hôpitaux étaient gratuits. Le confinement et l'utilisation précoces des installations publiques et militaires existantes se sont avérés rentables. Le gouvernement a estimé le coût budgétaire pour la lutte contre la pandémie à environ 0,2% du PIB, dont environ 60% pour l'équipement et le reste pour les activités de confinement.
La participation du public était essentielle au succès. Dès le début, la communication et la stratégie sur le virus étaient transparentes. Les détails sur les symptômes, les mesures préventives et les sites de test ont été communiqués par les médias, un site web du gouvernement, des organisations publiques de base, des affiches dans les hôpitaux, les bureaux, les bâtiments résidentiels et les marchés, via des messages sur les téléphones portables et sous forme de messages vocaux avant qu’un appel téléphonique puisse être fait. Le gouvernement a également lancé une application de recherche des contacts dans les grandes villes. Cette approche multimédia bien coordonnée a renforcé la confiance du public et aidé la société à respecter les mesures de protection et de confinement. Selon le FMI, des communications efficaces et transparentes ont gagné l’engagement de la population et contiennent des enseignements plus larges pour d’autres pays en développement.
VNA/CVN