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Les provinces dans le delta du Mékong sont gravement touchées par l’ennoyage et l’affaissement des rives. |
Le MARD a localisé 562 zones à risque sur le cours du fleuve se répartissant sur une longueur de près de 800 km, 55 d’entre elles se trouvant dans un état particulièrement alarmant.
La province d’An Giang est la plus touchée avec 9 zones en sursis sur une longueur de près de 20 km. Vient ensuite Cà Mau avec 8 zones sur une longueur de 54,829 km et qui se caractérise par la dégradation la plus rapide avec, selon les statistiques du Service provincial de l’agriculture de la province, la perte de 20-25 m de rivage par an en raison de l’érosion et de l’ennoyage. Entre 2007-2018, environ 8.800 ha de forêts submergées de cette province ont ainsi disparu.
L’ensemble du bassin versant au Vietnam est touché, les rives du fleuve Hô Cu, une branche du fleuve Tiên (bras antérieur du Mékong) au niveau du district de Cao Lanh (province de Dông Thap), subissent cet été de graves ennoyages de sol. Nguyên Thi My, une habitante vivante sur la rive gauche, se souvient de l’incident survenu il y a quelques semaines: "un matin, mes voisins ont donné l’alerte pour l’apparition des crevasses du sol, 30 minutes après, ma salle de bain et une partie de ma cuisine se sont écroulées".
Des crevasses du plancher de béton de la maison d'un habitant dans la province d'An Giang. |
Photo: Truong Giang/VNA/CVN |
Toujours concernant les rives du fleuve Hô Cu, l’ennoyage a fait s’écrouler trois maisons au niveau du marché local de Nhi My. Beaucoup de familles habitant là vivent dans l’inquiétude de l’instabilité du sol. "Lors de l’écroulement que nous avons subi en 2016, ma famille a dû déménager. Au début de cette année, nous sommes revenus quand les quais furent construits. Mais, cet été, le sol des rives continue de s’affaisser. Nous devrions quitter cette région", soupire Nguyên Thanh Hông, un riverain du fleuve.
Même constat pour les rives du fleuve Hâu (bras postérieur du Mékong): le tronçon de la rive gauche du chef-lieu de Binh Minh (province de Vinh Long) a perdu plus de 20 m de sol, faisant s’écrouler quatre maisons au mois d’avril. Un mois après, plus de 30 habitations subissaient le même sort.
Les mesures prises
En publiant la carte de localisation des zones à risque, le MARD a demandé aux localités concernées du delta du Mékong de prendre des mesures rapides pour minimiser les dégâts de ce phénomène. La consolidation des rives par la construction de quais, l’évacuation des riverains des zones à risque et les quotas quant à l’exploitation du sable dans le lit des cours d’eau en sont les principales.
Selon la récente directive du Premier ministre Nguyên Xuân Phuc, le gouvernement devra décaisser un budget de 1.500 milliards de dôngs pour soutenir les localités s'engageant dans cette activité. Pour assurer la bonne utilisation de cette somme, "le MARD établie la liste des travaux les plus urgents et calcule la répartition précise des fonds pour chaque localité en fonction de la gravité de la situation", précise Vu XuânThành, chef adjoint du Département de lutte et de prévention des catastrophes naturelles du MARD.
Dans la province de Dông Thap, beaucoup de maisons riveraines s'écroulent. |
Photo: Truong Giang/VNA/CVN |
Retour à An Giang, territoire le plus sinistré, où l’argent a servi à la mise en place de quais en béton ainsi que de plantations de mangroves et d’arbres pour étayer les rives alors que les zones ne pouvant être sauvées ont vu leurs occupants reloger. Les autorités provinciales prévoient de construire huit agglomérations dans les districts de Cho Moi, An Phu, Phu Tân, Tân Châu, Long Xuyên pour le relogement des 2.747 familles évacuées des zones à risque. "Le budget prévisionnel pour ce ce projet est de 626 milliards de dôngs", estime Lâm Quang Thi, vice-président du Comité populaire de la province.
La province de Dông Thap, "diagnostiquée" avec 5 zones à risque pour plus de 5,6 km de rives, a aussi immédiatement agi. Face aux évolutions complexes de l’ennoyage du sol, le Service de l’agriculture et du développement rural a conseillé aux autorités provinciales la gestion stricte et même l’arrêt de l’exploitation du sable dans le lit des fleuves.
"Nous avons demandé aux localités d’arrêter la remise de licences de construction des ouvrages sur les rives du fleuve Tiên et notamment la construction des habitations et des hangars dans les zones à risque", affirme Vo Thành Ngoan, directeur adjoint du Service de l’agriculture et du développement rural de cette province.
Linh Thao/CVN