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Le CPTPP devrait être adopté le 12 novembre par l’Assemblée nationale du Vietnam. Ainsi, ce dernier sera le 7e pays à le ratifier, après le Japon, le Mexique, Singapour, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l’Australie. Son entrée en vigueur devrait se produire vers fin 2018, soit 60 jours après ratification par au moins 6 des 11 pays signataires. Ce traité donnera un coup de pouce au développement économique national, pour la période 2016-2021 dans l’immédiat.
Le CPTPP créera l’un des plus grands blocs de libre-échange au monde en couvrant trois continents: l’Asie, l’Amérique et l’Océanie. |
Photo; Xuân Khu/VNA/CVN |
Retour sur le passé: le 8 mars 2018 aura été une journée historique. Onze pays situés sur les deux rives du Pacifique signent, à Santiago du Chili, le CPTPP, donnant ainsi un coup d’accélérateur au développement de l’Asie-Pacifique, qui s’affirme déjà comme la région la plus dynamique du monde. Après le retrait des États-Unis de l’Accord de partenariat transpacifique (TPP), les 11 pays d’Asie-Pacifique ayant participé aux négociations, à savoir l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam, auront malgré tout persévéré dans l’élaboration et le déploiement concret du texte.
Les échanges commerciaux entre le Vietnam et la plupart des signataires de l’accord ont atteint au moins un milliard de dollars par an. Au sein des pays concernés, le Japon est le premier partenaire commercial du Vietnam. Parmi les autres partenaires avec qui le commerce vietnamien pèse au moins
un milliard de dollars, on trouve la Malaisie, Singapour, l’Australie, le Canada, le Mexique et le Chili. Le total des échanges entre le Vietnam et les pays signataires du traité s’est chiffré à plus de 67,33 milliards de dollars en 2017, soit 15,84% de la valeur totale des importations et des exportations du pays l’an dernier.
Qu’est-ce que le CPTPP?
C’est un accord totalement différent des accords bilatéraux de libre-échange. Les adhérents collaborent par le biais d’une connexion économique mul-tilatérale dans le but de promouvoir, outre le commerce et l’investissement, la création de chaînes de valeurs internationales susceptibles de fournir des produits et des services inédits. Le CPTPP se concentre non seulement sur le commerce mais aussi sur les questions juridiques et institutionnelles. Il exige ainsi l’adoption de réformes commerciales, juridiques et administratives. Permettant la libre circulation des marchandises, services, capitaux et technologies via les engagements de diminution des barrières tarifaires, le CPTPP apportera de nouvelles opportunités aux entreprises, travailleurs et consommateurs des pays participants.
Le TPP 11, autrement dit le TPP sans les États-Unis, représente tout de même 13,5% du PIB mondial, soit 10.000 milliards de dollars, et 15% de la valeur des échanges commerciaux du monde, soit 5.000 milliards. Cet accord va créer la plus grande zone de libre-échange au monde. En effet, le nouvel accord réduit drastiquement les tarifs douaniers et instaure de nouvelles règles commerciales radicales sur un immense marché régional qui rassemble près de 500 millions de personnes.
Outre ses avantages, le CPTPP comporte également certains risques. La suppression des barrières tarifaires aggravera la concurrence, forçant les pays membres et leurs entreprises à accélérer leur processus de restructuration, conformément aux pratiques internationales. Si une nouvelle stratégie de développement n’est pas adoptée, de nombreuses entreprises, notamment dans les pays en développement, perdront des parts de marché et courront le risque de faire faillite. Leurs salariés perdront leur emploi et le fossé entre riches et pauvres se creusera de plus en plus. De plus, comme le CPTPP est un accord de libre-échange avec de nombreuses contraintes, des pays pourraient rencontrer des difficultés dans le processus de mise en œuvre, particulièrement dans un contexte de montée du protectionnisme et du populisme. Pour maintenir et maximiser l’efficacité du traité, les pays membres devraient profiter des possibilités d’exploitation du marché, poursuivre l’intégration économique, améliorer leur environnement des affaires et faire de la pression concurrentielle une motivation pour l’innovation et le développement.
Le CPTPP et ses effets
L’accord offrira au Vietnam des opportunités en matière d’attrait des investissements, de renforcement de la coopération internationale et des exportations, sans oublier le perfectionnement de ses institutions. Les impacts autant positifs que négatifs du CPTPP sur l’économie vietnamienne seront donc multiples.
Le Vietnam doit accélérer les réformes au sein des entreprises, des règles concernant l’achat public, l’emploi et le développement des petites et moyennes entreprises. Ces réformes permettront au pays de tirer profit du CPTPP et soutiendront sa croissance en contribuant à améliorer sa compétitivité sur le long terme. De plus, pour mieux profiter des accords signés avec les pays membres du CPTPP, le respect des engagements et une réforme économique intégrale sont indispensables.
Dans le cadre du CPTPP, le Vietnam doit tenir ses engagements dans de nombreux secteurs comme la propriété intellectuelle et l’achat des biens publics. Sans compter les clauses concernant les conditions et l’environnement de travail ainsi que les activités syndicales. Ces réformes doivent contribuer à ce que le Vietnam attire davantage d’investissements étrangers. Le CPTPP joue en ce sens un rôle crucial dans la libéralisation commerciale et la croissance économique durable. Il touche non seulement les secteurs traditionnels comme la réduction des impôts, l’ouverture des marchés de service, la propriété intellectuelle, les barrières techniques concernant le commerce, mais traite également de nouvelles questions comme l’emploi, l’environnement, les entreprises étatiques…
L’accord est aussi exigeant concernant la transparence, la libéralisation des services et les investissements sur la base de l’application des lois du pays de résidence et l’assurance de la gestion publique. Il doit également stimuler les réformes dans des domaines comme la concur-rence, les services financiers, les télécommunications, les douanes, le commerce élec-tronique, les marchés publics, l’investissement, les conditions de travail, l’accès au marché des marchandises, les règles des certificats d’origine, les mesures non tarifaires, les recours commerciaux, etc. Les principaux secteurs béné-ficiaires du partenariat seront, a priori, le textile, la transformation alimentaire, les boissons rafraîchissantes et alcoolisées, la confiserie.