"Le contrat expire à 10h00 (07h00 GMT)", a déclaré ce porte-parole. Le responsable des relations avec la presse de la compagnie devait, de son côté, faire le point sur la situation vers 08h00 GMT.
La Russie a annoncé le 31 décembrela suspension de ses livraisons de gaz à l'Ukraine dans la matinée d'hier, faisant craindre des perturbations dans l'approvisionnement de l'Europe, alors que Kiev a appelé à la reprise immédiate des négociations avec la participation des Européens.
"À partir de 10h00 (07h00 GMT) Gazprom va entièrement, à 100%, cesser les livraisons de gaz à l'Ukraine", a déclaré le Pdg de Gazprom, Alexeï Miller, un peu plus de 2 heures avant les 12 coups de minuit, heure limite fixée par la Russie pour résoudre la crise.
"Toute la responsabilité revient à la partie ukrainienne", a ajouté M. Miller, au cours d'une conférence de presse à Moscou à l'issue de vaines négociations.
Gazprom a prévenu que le gaz cesserait d'être livré à l'Ukraine hier à 07h00 GMT si un nouveau contrat n'était pas signé le 31 décembre. Or le groupe russe réclamait le paiement de plus de 2 milliards de dollars d'arriérés avant de parapher ce nouvel accord.
Quelques minutes avant minuit, l'Ukraine a annoncé avoir remis une note à l'ambassade russe à Kiev appelant Moscou à "reprendre immédiatement" les négociations, avec la participation de représentants de la Commission européenne.
"Nous sommes prêts à entamer un nouveau tour de négociations dans les jours, voir les heures qui viennent", a déclaré le représentant de la présidence ukrainienne pour la sécurité énergétique Bogdan Sokolovski.
"La partie ukrainienne propose de maintenir jusqu'à la signature de ce document les mêmes volumes des fournitures et du transit que ceux qui ont existé jusqu'à présent" et de fixer leurs conditions et notamment leur prix au moment de la conclusion du nouveau contrat, a-t-il précisé.
L'ambassadeur américain en Ukraine, William Taylor, s'est déclaré "déçu" par l'échec de négociations à Moscou appelant les 2 parties à "reprendre les pourparlers et à les poursuivre jusqu'à ce qu'un nouveau contrat soit conclu", selon un communiqué de l'ambassade, diffusé le 31 décembre.
Lors de la précédente crise gazière russo-ukrainienne en janvier 2006, les exportations vers l'Europe avaient été affectées et Moscou avait accusé Kiev de voler le gaz transitant par son territoire.
L'Ukraine a cependant de nouveau assuré le 31 décembre qu'elle garantirait le transit du gaz russe par son territoire, alors que 80% des livraisons gazières russes à l'Europe transitent par l'Ukraine. "L'Europe recevra tout le gaz que lui fournira la Russie", a affirmé M. Sokolovski.
Gazprom avait affirmé plus tôt dans la journée avoir reçu une lettre de la compagnie ukrainienne Naftogaz par laquelle Kiev menacerait de puiser dans le gaz russe transitant sur son territoire si les exportations à l'Ukraine cessaient.
Selon le groupe russe, Naftogaz doit 805,8 millions de dollars pour les livraisons gazières de novembre, 862,3 millions pour celles de décembre et 450 millions de pénalités de retard de paiement.
Mais Naftogaz a annoncé qu'elle ne verserait plus aucune somme à Gazprom cette année, jugeant que celle de 1,5 milliard de dollars réglée la veille était suffisante, dans l'attente d'un "arbitrage" sur le montant des pénalités.
Autre sujet de discorde entre Kiev et Moscou, le prix du gaz réclamé par la Russie en 2009.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a indiqué que Gazprom avait proposé un tarif de 250 dollars pour 1.000 mètres cubes de gaz, contre 179,5 dollars en 2008.
L'Ukraine a rejeté cette offre, qui reste pourtant inférieure au prix du marché, estimant que si le coût du gaz augmentait, alors il fallait aussi réévaluer à la hausse le tarif de transit gazier par l'Ukraine.
AFP/VNA/CVN