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Le Châm riêng Chà pây est intrinsèquement lié à la vie des Khmers. |
Dans la langue de l'ethnie, Châm riêng veut dire chant, et le Chà pây est quant à lui, une sorte de luth en forme de feuille de styrax à deux cordes. Les Khmers considèrent le Chà pây comme l’instrument symbolisant l’âme de la communauté. Il évoque, selon eux, soit l’ambiance animée de la saison de la moisson ou les murmures que s’échangent les amoureux.
En bref, le Châm riêng Chà pây est une narration chantée alternée avec de la musique. Il exige de l’artiste de savoir à la fois chanter et jouer ledit instrument. Les paroles sont des poèmes en strophes de quatre vers, parfois improvisés, abordant de manière récurrente les valeurs morales de la vie humaine. Chaque quatrain est interprété en alternance avec des parties instrumentales. Ces spectacles peuvent durer de longues heures et conter plusieurs histoires.
Le luth Chà pây est l'instrument symbolisant l'âme de cet art. |
Le Châm riêng Chà pây, qu’il soit joué ou non à un niveau professionnel, demande une pratique assidue. L’artiste doit être capable de chanter, jouer du Chà pây, mémoriser les poèmes mis en musique, créer mais également improviser. Dans les yeux des Khmers, le Châm riêng Chà pây est indispensable à toute cérémonie cultuelle ou culturelle. Si autrefois, chaque village khmer disposait d'au moins un ou deux interprètes, il n'en reste à l’heure actuelle qu’une poignée dans tout le delta du Mékong. Pour préserver cet art original vieux de cent ans, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme l’a reconnu en 2013 comme patrimoine culturel immatériel du pays.
Cet art exige une précision rigoureuse dans réglage des cordes du luth pour obtenir les sons désirés. |
Un spectacle de Châm riêng Chà pây donné par un artiste chevronné. |
Texte et photos : Huu Linh/DTMN/CVN