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Vue aérienne montrant des glissements de terrain après des pluies torrentielles dans le quartier de Juquehy à Sao Sebastiao, dans l'État de Sao Paulo (Brésil), le 20 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est important de travailler ensemble (...) Il faut prier pour les victimes, mais aussi qu'il ne pleuve plus pour qu'on puisse commencer la reconstruction", a déclaré le chef de l'État, Luiz Inacio Lula da Silva, en conférence de presse, peu après son vol en hélicoptère au-dessus de la zone sinistrée après les pluies diluviennes de dimanche 19 février.
L'institut météorologique national a émis une alerte pour de nouvelles fortes pluies dans la région pour les prochains jours. À Sao Sebastiao, ville côtière située à 200 km de Sao Paulo, capitale économique du Brésil, une cinquantaine de maisons ont été emportées par un glissement de terrain.
C'est dans cette commune d'environ 90.000 habitants qu'ont été enregistrés 39 des 40 décès confirmés, selon le dernier bilan officiel lundi 20 février en fin d'après-midi, un chiffre qui pourrait s'alourdir prochainement.
"Environ 40 personnes n'ont toujours pas été retrouvées, a déclaré à CNN Brésil Michelle Cesar, responsable des pompiers de Sao Paulo. Un autre décès, celui d'une petite fille, a été recensé plus au Nord, dans la ville côtière d'Ubatuba".
"Extrêmement critique"
"Je ne sais pas quoi faire, j'ai tout perdu. Heureusement, j'ai pu quitter la maison à temps avec les enfants, mais tout a été recouvert de boue, nous n'avons rien pu sauver", dit Patricia da Silva, femme de ménage qui a dû être hébergée par des amis avec ses deux filles de 15 et 9 ans. "On ne sait plus où aller, la maison est complétement détruite", déplore la jeune femme de 31 ans.
Quelque 1.730 personnes ont été évacuées et 766 se sont retrouvées sans abri, selon les autorités, qui ont déployé 500 secouristes, soldats et policiers pour participer aux recherches et venir en aide aux sinistrés.
L'état d'urgence a été décrété dans cinq villes côtières où des glissements de terrain ont englouti les principaux réseaux routiers, rendant l'accès à la région difficile. En 24 h, 600 mm de pluie ont été enregistrés à Sao Sebastiao, soit deux fois plus que la moyenne mensuelle pour cette cité balnéaire très fréquentée durant ce week-end de carnaval.
Des volumes de précipitations "exceptionnels" qui "ont battu des records", a souligné le maire de la ville Felipe Augusto, décrivant une situation "extrêmement critique".
Un homme marche au milieu de débris dans une zone touchée par les inondations dans le quartier de Juquehy à Sao Sebastiao, dans l'État de Sao Paulo, le 20 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Tout le processus de reconstruction sera très long, en raison des dégâts sur les routes. Des quartiers sont encore isolés. La priorité du moment est de chercher des personnes en vie. Tous sont mobilisés pour trouver des survivants dans les décombres", a ajouté l'édile lors de la conférence de presse aux côtés de Lula.
Urbanisme et changement climatique
Le président de gauche a prôné l'union aux côtés d'un de ses adversaires politiques, le gouverneur de Sao Paulo Tarcisio de Freitas. Ce dernier est un ancien ministre de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro, que Lula, 77 ans, a battu sur le fil lors de l'élection d'octobre.
"Il est important d'arrêter de construire des maisons dans des lieux où les habitants risquent de mourir à cause de fortes pluies", a déclaré le chef de l'État. Le Centre national de surveillance et d'alerte des catastrophes naturelles du Brésil (Cemaden) estime que 9,5 millions de personnes vivent dans des zones exposées aux glissements de terrain ou aux inondations, dont beaucoup dans des favelas - des bidonvilles - dépourvues de structures sanitaires de base.
Le Brésil, qui subit les effets du changement climatique, est en proie à des catastrophes naturelles à répétition, comme en février 2022 à Pétropolis dans l'État de Rio de Janeiro, où plus de 230 personnes sont mortes à la suite de fortes pluies.
AFP/VNA/CVN