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L'attaquant polonais du Bayern Robert Lewandowski encore buteur contre Dortmund, le 6 avril à Munich. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
À la pause, le Bayern avait marqué quatre fois, par Mats Hummels (10e), Robert Lewandowski (17e), Javi Martinez (41e) et Serge Gnabry (43e). Et encore le Borussia pouvait-il s'estimer heureux que le score ne soit pas plus lourd, tant l'impression était de voir une équipe de juniors face à des professionnels pendant 45 minutes! Lewandowski a cloué le cercueil à la 89e minute.
"On a joué de façon catastrophique, on a défendu de façon catastrophique, je n'ai pas d'explication, nous avons mis zéro pression, pas une seule seconde", a déclaré le capitaine de Dortmund Marco Reus, visiblement touché, au coup de sifflet final.
Du côté Bavarois, c'est la fierté qui dominait: "Nous avions décidé de jouer autrement que nous l'avions fait contre Liverpool (défaite 3-1 en Ligue des champions, NDLR), de montrer que nous étions chez nous, d'emmener le public avec nous, d'être agressifs dès la première minute", a lancé Hummels après la victoire.
Kovac, avec ce brin d'arrogance qui caractérise parfois le Bayern, avait annoncé la couleur: "Si nous jouons sur notre classe, nous sommes la meilleure équipe d'Allemagne et nous serons champions".
Dortmund n'a donc pas été pris par surprise. Ni par la détermination de son adversaire ni par sa tactique. "Nous savons qu'ils vont attaquer très fort dans la première demi-heure, et il nous faudra faire une grande performance pour tenir le coup", avait prédit avant le match le directeur sportif du Borussia, Michael Zorc.
Il ne s'attendait cependant certainement pas à voir son équipage subir une telle tempête!
Dans les tripes
Le milieu du Bayern Serge Gnabry (gauche) à la lutte avec le milieu danois de Dortmund Thomas Delaney, le 6 avril à Munich. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Dès le coup d'envoi, Munich a asphyxié Dortmund. Les Bavarois ont gagné quasiment tous les duels en milieu de terrain, exercé une pression constante sur la défense, et fait preuve d'une écrasante supériorité dans les airs dans la surface adverse.
Hummels a placé à lui seul, en première période, quatre têtes sur coup de pieds arrêtés, pour un but, une parade spectaculaire de Roman Bürki, et deux ballons juste à côté du cadre. Müller a également obligé le gardien suisse à une manchette réflexe salvatrice. Et Kingsley Coman sur son aile gauche a totalement martyrisé son vis-à-vis, l'international polonais Lukas Piszczek.
En face, les joueurs de Lucien Favre n'ont pas réussi à entrer dans le match. Le malheureux Dan-Axel Zagadou, à 19 ans, a été le point faible de la défense. Il est coupable sur le deuxième but, envoyant une passe directement dans les pieds de Lewandowski, qui est allé battre Bürki en face à face.
L'entraîneur Lucien Favre a mis fin à son calvaire à la pause, en le remplaçant par Julian Weigl.
La deuxième période n'a pas été très différente de la première. Mais Dortmund a resserré les rangs derrière, au moins pour repousser les vagues rouges qui ont continué de déferler. Et a réussi à sortir - un peu - la tête de l'eau.
Les absences du buteur Paco Alcacer et du guerrier Raphaël Guerreiro, blessés, n'ont pas aidé les Borussen. Mais on peut douter que deux joueurs aient fondamentalement changé l'histoire de ce match, qui s'est surtout joué dans les tripes.
Avec encore six journées, le championnat est évidemment loin d'être joué, même si Dortmund va peut-être avoir du mal à surmonter ce KO, pour se remettre dans la peau d'un champion potentiel.
Munich, plus sûr de lui que jamais, devra toutefois ne pas oublier qu'il a perdu beaucoup de points cette saison contre de "petites" équipes, et encore la semaine dernière à Fribourg (1-1), où les joueurs n'ont pas mis l'intensité attendue d'un candidat au titre.