L’assurance maladie, bouée de sauvetage des patients tuberculeux

Le Vietnam fait partie des 30 pays les plus touchés au monde par la tuberculose multirésistante avec plus de 172.000 patients, qui doivent faire face à un coût élevé des traitements. Heureusement, l’assurance maladie contribue à alléger leur fardeau financier.

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Soins donnés à une tuberculeuse dans l’Hôpital général du district montagneux de Dông Van, province de Hà Giang (Nord). 
Photo : VNA/CVN

La O Dac, un homme de l’ethnie Cham, de la commune de Dât Bang, province de Gia Lai, sur les hauts plateaux du Centre, a été dépisté atteint de tuberculose lors d’un programme de consultations médicales gratuites, réalisé par le Centre de soutien aux initiatives sur la santé communautaire (SCDI).

L’homme s’est inquiété des frais d’hospitalisation, mais a été rasséréné en apprenant qu’il serait couvert par son assurance maladie. Il est sous traitement depuis six mois.

Dât Bang est une commune extrêmement démunie de la province de Gia Lai. Les gens vivent principalement de l’agriculture, il leur est donc très difficile d’avoir un traitement à long terme. L’assurance maladie permet de réduire leur charge financière”, partage l’infirmier Ro Châm Lôc, du Centre de santé de la commune.

Atténuation des frais d’hospitalisation

Depuis juillet 2022, des médicaments antituberculeux sont fournis gratuitement aux patients par la Caisse d’assurance maladie, marquant une étape importante dans le suivi financier du programme national de traitement de la tuberculose.

Désormais, les patients peuvent se faire payer les frais d’hospitalisation et les médicaments par l’assurance maladie. “Les tuberculeux sont pour la plupart pauvres et incapables de payer leur traitement, ils doivent donc souscrire une assurance maladie”, souligne le Pr. associé-Dr. Nguyên Viêt Nhung, directeur de l’Hôpital pulmonaire central et directeur du Programme national de lutte contre la tuberculose.

Dépistage pour la tuberculose au Centre de santé de Dông Son, à Thai Binh (Nord).
Photo : VNA/CVN

Tiêu Thi Huong a eu peu de temps pour échapper à la pauvreté lorsque son mari est devenu tuberculeux en 2019.

Grâce à un diagnostic précoce et à un traitement strict, son mari s’est remis de la maladie après six mois de traitement intensif. Cependant, le coût élevé du traitement a contraint la famille à contracter de nouveaux emprunts et les a replongés dans la pauvreté.

Mme Huong, qui est devenue le seul soutien de famille, travaillait dur pour rembourser ses dettes lorsque son mari a reçu un deuxième diagnostic de tuberculose en avril 2022.

“Étant infecté pour la deuxième fois, la santé de mon mari s’est gravement affaiblie. Je devais acheter beaucoup de suppléments et de vitamines pour le maintenir en bonne santé et suivre le plan de traitement, sans parler des repas nutritifs quotidiens”, fait-elle savoir. “Nous avons de la chance car les frais d’hospitalisation et les médicaments sont couverts par l’assurance maladie et fournis gratuitement”, exprime-t-elle.

Selon Kiêu Thi Mai Huong, responsable du Programme de la santé et du bien-être du Centre de soutien aux initiatives de développement communautaire, la maladie pourrait être complètement éradiquée si les patients disposaient d’un régime de traitement.

Il est nécessaire d’avoir des politiques de soutien pour s’assurer que tous les patients ont des cartes d’assurance maladie.

Mieux vaut prévenir que guérir

D’après le médecin Châu Duong, directeur de l’Hôpital pulmonaire de la province de Dak Lak, sur les hauts plateaux du Centre, le taux de tuberculose dans la province était toujours de 170 cas sur 100.000 personnes. De nombreux patients infectés n’ont pas encore été détectés ni traités.

Actuellement, la tuberculose reste la principale cause de décès parmi les maladies infectieuses. Il existe un risque élevé de propagation dans la communauté si les patients ne sont pas détectés tôt et traités rapidement.

La détection précoce et le traçage proactif peuvent à la fois sauver la vie des patients et réduire la transmission au sein de la communauté.

“Un scanner et une radiographie de la poitrine coûtent environ 2,5 millions de dôngs (106 USD). La gratuité des tests et des traitements apporte de grands avantages aux patients, en particulier ceux qui sont en situation de précarité”, affirme- t-il.

D’après Pham Thi Hai Hà, directrice adjointe du Département de la protection sociale du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, en plus d’un soutien financier au traitement, le ministère a aidé les patients déshérités atteints de tuberculose chronique à trouver un emploi pour assurer leur subsistance.

Le Vietnam fait partie des 30 pays les plus touchés au monde par la tuberculose multirésistante avec plus de 172.000 patients et 10.400 décès par an, a révélé un rapport de l’OMS en 2020.

Parmi ces patients, 98% sont atteints de tuberculose résistante aux médicaments. Ils doivent généralement faire face à des coûts catastrophiques, notamment le diagnostic et le traitement qui dépassent 20% de leurs revenus annuels. Environ 70% des patients sont pauvres et en âge de travailler. Bien que les médicaments antituberculeux soient fournis gratuitement, la maladie nécessite une longue période de traitement et crée de nombreuses comorbidités, augmentant le coût du traitement jusqu’à plusieurs centaines de millions de dôngs.

Huong Linh/CVN

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