L’accord de libre-échange Vietnam - Eurasie en moteur du développement

L’accord de libre-échange Vietnam - Union économique eurasiatique (UEEA) a donné un coup d’accélérateur aux échanges commerciaux entre le Vietnam et les cinq membres de l’UEEA (Russie, Bélarus, Kazakhstan, Arménie, Kirghizistan), un an après son entrée en vigueur.

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Alors que le Vietnam a signé 15 accords similaires, l’accord de libre-échange Vietnam - UEEA est le premier signé et entré en application avec cette entité économique. "Cet accord est une étape importante vers l’établissement d’un partenariat commercial entre l’UEEA, l’Organisation de coopération de Shanghai, l’ASEAN et l’Union européenne (UE), mais aussi vers la mise en œuvre de projets de coopération Nord-Sud et de la nouvelle Route de la soie", a plaidé Mme l’ambassadeur d’Arménie au Vietnam, Raisa Gareginovna Vardanyan.

Le Vietnam et l’UEEA s’efforcent de créer des conditions favorables permettant aux entreprises des deux parties d’exploiter les avantages compétitifs que présente leur accord de libre-échange.
Photo : Quôc Viêt/VNA/CVN

Des échanges en nette progression

Selon l’ambassadeur biélorusse, Vladimir Goshin, cet accord a donné un nouvel élan aux relations économiques entre les parties signataires. Le commerce bilatéral entre le Bélarus et le Vietnam, par exemple, a été équilibré au cours des huit premiers mois de 2017. Une première dans les relations commerciales bilatérales car le Bélarus affichait toujours un excédent commercial à l’égard du Vietnam. Le diplomate biélorusse a constaté que les entreprises vietnamiennes avaient bien profité des avantages de l’accord de libre-échange avec l’UEEA.

L’ambassadeur kazakh, Beketzhan Zhumakhanov, a annoncé que parmi les membres de l’UE, son pays était celui qui avait observé la plus forte croissance au niveau des échanges commerciaux avec le Vietnam. Entre janvier et août, le commerce bilatéral s’est chiffré à 364,7 millions de dollars, dont 192,9 millions d’exportations kazakhes. L’ambassadeur russe, Konstantin Vnukov, a indiqué que d’octobre 2016 à avril 2017, les échanges commerciaux entre l’UEEA et le Vietnam avaient augmenté de 28%. La diminution des droits de douanes a favorisé les exportations de blé, de maïs, d’engrais et de produits sidérurgiques par les pays membres de l’UEEA au Vietnam.

“Le commerce entre le Vietnam et l’UEEA a atteint 2,79 milliards de dollars durant les huit premiers mois de l’année, soit un bond de 23,5% par rapport à la même période de 2016“, a indiqué le conseiller commercial du Vietnam en Russie, Duong Hoàng Minh. De son côté, le directeur du Département des marchés européens du ministère vietnamien de l’Industrie et du Commerce, Dang Hoang Hai, a affirmé que l’accord de libre-échange UEEA - Vietnam avait permis de développer la coopération entre le Vietnam et les pays membres de cette union en divers domaines. Et d’espérer que le volume et la valeur des produits échangés augmenteraient de plus en plus dans les temps à venir.

Comment tirer profit de l’UEEA ?

Le Vietnam exporte vers l’UEEA notamment des biens de consommation courante comme téléphones mobiles, ordinateurs, équipements bureautiques, denrées alimentaires et vêtements. Du côté de l’UEEA, les exportations continuaient de croître, mais à un rythme plus modéré, d’environ 11%, tirées essentiellement par les ventes de pétrole, de produits pétroliers, d’engrais chimiques, de métaux et d’équipements automobiles.

Au Vietnam, 938 entreprises exportent leurs produits vers l’Union économique eurasiatique.
Photo : Vu Sinh/VNA/CVN

Les écarts de croissance des exportations entre le Vietnam et l’UEEA, déjà prévus par la Russie, selon le Docteur ès sciences économiques Artem Pylin, de l’Institut d’économie de l’Académie des sciences de Russie, s’expliquent en grande partie par la diversité de l’offre vietnamienne, mais aussi par un certain fléchissement de l’activité économique russe. Le Docteur Artem Pylin a prédit que des ajustements éventuels de la politique commerciale seraient faits en fonction des risques relatifs à une meilleure exploitation de l’accord de libre-échange Vietnam - UEEA, et à la signature future de l’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne. Les opportunités sont multiples mais les défis à relever le sont tout autant, ont estimé les entreprises lors du colloque organisé par le ministère de l’Industrie et du Commerce, qui les a informées des dispositions de l’accord, de la réglementation et des avantages découlant du dispositif.

Avec cet accord, le Vietnam accède au marché de 175 millions de consommateurs de l’UEEA comprenant Russie, Kazakhstan, Bélarus, Arménie et Kirghizistan. En retour, il aide cette union à pénétrer le marché de l’ASEAN, fort de plus de 600 millions d’habitants. Les grands volets de cet accord portent sur le commerce de biens et de services, l’investissement, les règles d’origine, la protection commerciale, la propriété intellectuelle, les mesures d’hygiène et de sécurité alimentaire, les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), les obstacles techniques aux échanges (TBT) ainsi que la concurrence. Les économistes estiment que les exportations vietnamiennes vers l’UEEA devraient augmenter annuellement de 20%. En 2020, les échanges com-merciaux entre le Vietnam et l’UEEA devraient atteindre 12 milliards de dollars, contre 4 milliards en 2014 et 3,6 milliards en 2015. Le Vietnam exporte princi-palement produits aquatiques, café, caoutchouc, thé, riz, poivre, produits textiles, chaussures et sandales, et friandises. Or, selon certains experts, les défis résident en ce que les contingents d’exportation bénéficiaires des droits préférentiels échappent aux produits phares vietnamiens.

“Les opportunités de croissance des exportations offertes par cet accord sont nombreuses pour les produits textiles, le cuir et les chaussures, les sacs, les produits en bois, les produits aquatiques, les légumes, le café et le thé“, a observé Trinh Thu Hiên, chef du Bureau des appellations d’origine, relevant du Département des exportations dudit ministère. “Mais pour en tirer profit, a-t-elle souligné, les entreprises vietnamiennes doivent satisfaire aux demandes importantes en matière de règles d’origine, comme la labellisation, les indications géographiques, la propriété intellectuelle“. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a promulgué des circulaires sur les contingents tarifaires, renforcé l’information sur les contenus de l’accord. “Nous allons multiplier les activités de promotion du commerce et de connexion des entreprises vietnamiennes et de l’UEEA“, a fait savoir son vice-ministre Hoàng Quôc Vuong.

Thê Linh/CVN

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