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Le président sortant de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quatre d'entre eux sont officiellement candidats à ce poste stratégique des institutions européennes : le Portugais apparenté socialiste Mario Centeno, qui fait figure de favori, la Lettonne de centre-droit Dana Reizniece-Ozola, le social-démocrate slovaque Peter Kazimir et le libéral luxembourgeois Pierre Gramegna.
Élu pour deux ans et demi, le chef de l'Eurogroupe préside les réunions mensuelles des ministres des Finances, dont l'objectif principal est d'assurer la coordination des politiques économiques nationales.
Il fait partie de ceux dont la voix compte à Bruxelles, aux côtés des présidents de trois grandes institutions de l'UE : Jean-Claude Juncker pour la Commission, Donald Tusk pour le Conseil, Antonio Tajani pour le Parlement - ou encore de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Lors de l'élection, chaque ministre disposera d'une voix à chaque tour de scrutin. Le premier candidat à obtenir 10 voix sur 19 l'emportera.
"Je m'attends à ce que la messe soit dite en deux ou trois tours", affirme une source européenne, chaque candidat étant libre de se retirer en fonction du nombre de voix obtenus.
Candidature "adéquate"
Le Portugais Mario Centeno semble a priori en bonne position pour succéder au président actuel, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, contraint de céder la place après deux mandats, à cause de la débâcle de son parti aux dernières élections législatives aux Pays-Bas.
"Il est clairement l'un des candidats qui satisfait aux (...) critères que nous avons définis", a-t-on commenté dans l'entourage du ministre français des Finances, Bruno Le Maire.
Il bénéficie aussi du soutien de l'Espagne, qui invoque une "affinité ibérique".
Le Premier ministre portugais Antonio Costa semble d'ailleurs confiant : "Au cours de nos contacts préalables, nous avons pu confirmer que la candidature portugaise est considérée adéquate par des gouvernements de différentes régions d'Europe et de différentes familles politiques."
Novice en politique lors de son entrée au gouvernement en 2015, M. Centeno, un professeur d'économie de 50 ans sans filiation partisane, est vite devenu un des poids lourds de l'exécutif, contribuant à sortir son pays de ses difficultés.
Dans les cercles économiques, il était décrit comme un centriste ou un libéral en raison de ses prises de position en faveur d'une plus grande souplesse du marché du travail.
La couleur politique de son gouvernement pourrait jouer en sa faveur, les socialistes ayant clairement revendiqué ce poste, afin de maintenir un équilibre entre la gauche et la droite à la tête des principales institutions européennes.
Réforme de la zone euro
Le Slovaque Peter Kazimir, un social-démocrate de 49 ans, bénéficie du même atout. Mais son anglais pas toujours parfait, son intransigeance au moment de la crise grecque et "l'impression mitigée" laissée lorsque son pays a présidé l'Union européenne au deuxième semestre 2016 pourrait jouer en sa défaveur.
La Lettonne Dana Reizniece-Ozola, une joueuse d'échec de haut niveau apparentée à un parti populiste de centre-droit, est peu connue à Bruxelles. Jeune (36 ans) et charismatique, elle pourrait pâtir de son opposition passée à l'entrée de la Lettonie dans la zone euro, craignant de la voir "sauter dans la crise".
Quant au Luxembourgeois Pierre Gramegna, un ancien diplomate issu d'un parti libéral, il pourrait être handicapé par son opposition à une plus grande intégration fiscale dans l'UE.
Le prochain occupant du fauteuil de président de l'Eurogroupe devra conduire les travaux pour la réforme de la zone euro, sur laquelle les États membres se penchent depuis plusieurs mois.
Une discussion, qui associera l'ensemble des ministres des Finances de l'UE, à l'exception du Royaume-Uni, est d'ailleurs programmée dès lundi soir 4 décembre après l'élection.
Achèvement de l'union bancaire, "capacité budgétaire" pour la zone euro ou encore simplification des règles budgétaires européennes: les ministres feront un nouveau point sur ces questions qui les divisent.
Jeroen Dijsselbloem a été chargé de faire une présentation de ces débats lors d'un prochain sommet de l'UE à Bruxelles le 15 décembre.
AFP/VNA/CVN