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Trente ans après l’instauration du Dôi Moi (Renouveau) en 1986, qu’est-ce qui fait la réputation de Hôi An d’aujourd’hui ?
Depuis le Dôi Moi, les autorités et les habitants de Hôi An ont choisi la voie du développement touristique. Ce choix, qui se poursuit, se base sur des caractéristiques culturelles. Au début, la ville se penchait sur l’exploitation de ses valeurs culturelles matérielles - le Vieux quartier et les constructions architecturales centenaires. Maintenant et pour demain, le développement durable de son tourisme repose sur les valeurs culturelles immatérielles où l’homme joue le premier rôle.
Aujourd’hui, quels sont les défis auxquels Hôi An se retrouve confrontée ?
D’un point de vue général, Hôi An a toujours fait face à des défis, hier comme aujourd’hui. Auparavant, la problématique majeure était de savoir comment faire pour améliorer le niveau de vie des habitants et créer des emplois locaux. À l’aube de son développement touristique, le défi était de trouver la meilleure voie pour exploiter efficacement les atouts touristiques. Maintenant, dans une société qui évolue à toute vitesse, la plus grande interrogation pour la ville réside dans la préservation de ses valeurs traditionnelles sans se retrouver dépassée par les tendances actuelles.
La ville doit aussi résoudre une équation, avec d’un côté développer l’économie touristique, et de l’autre protéger l’environnement des impacts causés par les aménagements qu’exige ce développement. Mais pour moi, le plus grand défi de la ville concerne la conscience des gens à propos du développement touristique. Je me demande si les autorités et les habitants réalisent bien ce qu’ils gagnent, ce qu’ils ont à gagner mais aussi à perdre en fonction de la voie empruntée.
Des touristes étrangers flânent dans la vieille ville de Hôi An. |
Photo : Quang Quyêt/VNA/CVN |
Hôi An est une destination qui attire un afflux croissant de visiteurs. On devrait s’en réjouir, sauf que si cet afflux n’est pas bien contrôlé, ce sera le chaos. Le trop grand nombre de touristes nuira considérablement à l’ambiance de vie de la ville, et cela se ressentira sur le quotidien des locaux. Notez que j’observe déjà cette menace. Durant son développement touristique, Hôi An a accueilli un grand nombre de personnes venues d’autres localités du pays. Les uns, par amour pour la ville, l’ont choisi comme résidence secondaire et contribuent à enrichir la culture locale, les autres y sont venus pour commercer et participer au développement socio-économique de la cité.
Cependant, il existe un groupe de commerçants établis depuis peu dont les affaires nuisent à la ville. Pour faire du profit, ils achètent des terrains et des maisons qu’ils mettent en location à l’année ou pour un séjour, sans penser une seule seconde à la préservation des belles valeurs locales.
Quelles sont les solutions qui s’offrent à Hôi An pour se protéger ?
Au sud et au nord de Hôi An se forment progressivement des zones touristiques qui se développeront fort dans l’avenir. Elles engendreront une forte concurrence. Donc, pour les concurrencer touristiquement, Hôi An devra créer de nouveaux produits sur la base de ses propres valeurs où l’exotisme est à proscrire. Je pense qu’il n’est pas nécessaire pour ce site de se moderniser et de trop s’élargir. Sa seule élégance suffit à séduire les visiteurs, raison pour laquelle il est capital qu’elle garde son charme traditionnel.
Je suis au courant que Hôi An a élaboré un code de bonne conduite appliqué dans le Vieux quartier. C’est une bonne politique. Il faudra toutefois le respecter rigoureusement après son entrée en vigueur. Ce code ne concerne pas seulement les locaux, il s’adresse aussi aux touristes.
Thùy Trang - Linh Thao/CVN