La très riche Premier League également à la diète

Après avoir dilapidé plus d'un milliard de livres (1,15 milliard d'euros) en transferts lors de chacun des quatre derniers étés, la Premier League n'échappera pas à un tour de vis financier en raison de l'épidémie de COVID-19.

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La Premier League subit actuellement des pertes en raison de l'épidémie de COVID-19.

Suspendu depuis le 7 mars et sans date-cible pour une reprise, la Premier League ne voit pas plus le bout du tunnel que les autres championnats.

Vendredi 17 avril, les 20 clubs se sont réunis virtuellement afin d'étudier différents scénarios pour terminer la saison en cours, ce qui reste l'objectif affiché, quitte à disputer les 92 rencontres restantes à huis clos.

L'abandon de la saison pourrait coûter jusqu'à 1 milliard de livres (1,15 milliard d'euros) à la Premier League, dont plus des trois-quarts en remboursement aux diffuseurs.

Jouer les matches dans des stades vides, en perdant les revenus "jour de match", serait, en comparaison, presque une bagatelle.

Les recettes commerciales - sponsoring, équipementiers, hospitalité dans les loges pour les groupes qui veulent choyer leurs clients ou partenaires - qui représentent elles aussi plusieurs dizaines de millions au bas mot pour chaque club, risquent de fondre alors que la récession heurte de plein fouet les grands sponsors traditionnels comme les compagnies aériennes ou les entreprises de jeux.

Un moratoire sur les transferts ?

Alors qu'en fin de saison les manœuvres en coulisse pour s'attacher les services des meilleurs joueurs battent habituellement leur plein, certains clubs de Premier League en sont réduits cette année à lutter pour payer les salaires de l'effectif actuel au cours des prochains mois.

"Les projets de recrutement ont été gelés pour beaucoup de clubs à cause des incertitudes", a confié Matthias Seidel, fondateur du site spécialisé dans la valorisation des transferts Transfermarkt.

Selon ce dernier, la valeur cumulée des effectifs de Premier League a déjà plongé de 1,8 milliard d'euros.

"Il ne fait aucun doute que la valeur actuelle des joueurs a baissé dans toutes les équipes", a reconnu le propriétaire de Brighton, Tony Bloom. "Dans quelle proportion, je n'en sais rien. Cela dépendra de comment se passeront les prochains mois."

Alors que des clubs vont toucher de l'argent public pour rémunérer leurs employés non-joueurs et exigent de leur effectif actuel d'importants sacrifices financiers, certains n'hésitent pas à demander un été sans transferts.

"Si vous essayez d'obtenir une baisse de 30% des salaires de joueurs sous contrat, vous devez renoncer à tout transfert", a estimé l'ancien joueur de Manchester United, Gary Neville, sur Sky Sports.

Vautours et prédateurs

Mais une telle solution pourrait bien être le coup de grâce pour les clubs les plus fragiles.

Les ventes de joueurs servent à beaucoup de clubs dans les divisions inférieures pour payer leurs dépenses courantes, alors qu'ils sont déjà privés des recettes aux guichets.

"Je pense qu'il y aura une baisse significative du montant des transferts", a expliqué Kieran Maguire, un expert en comptabilité sportive.

"Il y a beaucoup de clubs qui, quand le marché des transferts ouvrira d'une façon ou d'une autre, seront tellement proches de la banqueroute qu'ils vendront dans l'urgence", a-t-il détaillé. "Les vautours et les prédateurs vont prendre les meilleurs éléments à des prix bradés".

Et il est d'ailleurs à craindre que le mal soit déjà fait, car le paiement des transfert est souvent étalé sur plusieurs années.

À la fin de la saison 2018/2019, la dette de transferts non-payés par les clubs de Premier League s'élevait à 1,6 milliard de livres (1,84 milliard d'euros), dont 900 millions (1,03 milliard d'euros) à des clubs étrangers.

Si des clubs venaient à ne pas pouvoir honorer des versements encore dus, il pourrait y avoir un effet domino ravageur qui entraînerait certainement des faillites, "exactement comme la pandémie", a averti Maguire.


AFP/VNA/CVN

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