Les Premiers ministres vietnamien, lao, cambodgien, thaïlandais, chinois, le président birman et le président de la Banque asiatique de développement (BAD), ont discuté de la situation de déploiement de la coopération de la GMS depuis la clôture de la GMS-4 au Myanmar en décembre 2011, des défis auxquels la sub-région fait face et des orientations de coopération. Le tout pour son développement durable et intégral.
À la clôture de la séance de discussion, les dirigeants de la GMS-5 ont approuvé la Déclaration commune de ce 5e Sommet tenu sur le thème «Parvenir à un développement durable et intégral dans la sub-région du Mékong».
Photo de famille des chefs des délégations. Photo: Duc Tam/VNA/CVN
La Déclaration commune affirme que l’intensification de la coopération régionale, de la coopération au sein de la sous-région contribue activement à accélérer la connexion et l’intégration en Asie.
Toutefois, il demeure de nombreux défis latents à l’égard du rétablissement durable tout comme de la croissance à long terme des économies d’Asie. Il s’agit des défis relatifs à l’environnement régional et mondial dont les catastrophes naturelles causées par le changement climatique, du décalage de niveaux de préparatifs des pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) pour leur intégration à la Communauté économique de l’ASEAN.
La Déclaration mentionne les résultats obtenus par la coopération au sein de la GMS ces derniers temps. Ainsi, suite à l’approbation du nouveau Cadre stratégique de la GMS lors du 4e Sommet au Myanmar en décembre 2011, les forums de la GMS, les groupes de travail, les cadres de haut rang ont perfectionné le Cadre d'investissement régional (RIF), le programme d’investissement détaillé mentionnant les délais de réalisation. Ce, pour soutenir le Cadre stratégique approuvé par les ministres de la GMS à la 19e conférence ministérielle tenue l’an passé. Le plan de réalisation du RIF - qui a pour cahier des charges d'être effectif et fonctionnel avec un système de supervision et d’évaluation opérant - a d'ores et déjà été préparé.
Dans le secteur des transports, les infrastructures des couloirs économiques de la GMS ont été consolidées avec l’achèvement du 4e pont international Mékong reliant Hoayxay (Laos) et Chiang Khong (Thaïlande).
De même, le long de l’est du Couloir économique Nord-Sud, l’autoroute vietnamien de 240 km Nôi Bài-Lào Cai, un des plus grands projets d’infrastructures de la région GMS, a été inaugurée en septembre dernier.
La ligne ferroviaire du Sud du Cambodge, de Phnom Penh à Sihanoukville, a été achevée en décembre 2012. Les pays de la sous-région ont signé le mémorandum sur la fonction de l’Association des chemins de fer de la GMS (GMRA) et la Banque d'Asie pour le développement continue à accorder le projet d’aide technique aux activités de la GMRA.
Dans le domaine de l’énergie, tous les pays concernés ont signé le mémorandum sur la fondation du Centre de régulation électrique de la région de la GMS (RPCC).
Dans le domaine des technologies de l'informatique et des télécommunications, la connexion par câble optique entre les pays de la GMS a été établie et ces derniers ont signé le mémorandum sur la coopération commune dans l’accélération de l’édification de "l’autoroute informatique et de l’application" dans la région.
Dans le secteur agricole, la deuxième phase du Programme d’assistance à l’agriculture est en cours de réalisation.
Dans le tourisme, l’amélioration de la connexion et la simplification des demandes de visa d’entrée a permis d’augmenter le nombre de touristes, avec 52 millions d’arrivées en 2013.
Quant au développement des ressources humaines, le Cadre stratégique et le plan d’action de développement des ressources humaines (2013-2017) sont en cours de déploiement.
Dans l’environnement, la deuxième phase (2012-2016) du programme d’environnement de pointe de la GMS (CEP) est en cours.
Défis à relever
La Déclaration commune cite également les défis existants, notamment dans l’accélération de la connexion, la compétitivité et la conscience de la communauté.
Bien que la connexion régionale se soit améliorée, les frais d'exploitation dans l'import-export restent élevés et fluctuent grandement en fonction de l'un ou de l'autre pays. Un constat qui trouve son explication dans les barrières non douanières, l'hétérogénéité de la qualité des infrastructures, les formalités commerciales complexes, etc.
L’édification de la communauté de la GMS intégrée et prospère n'est pas sans risques si le décalage de niveau de développement entre les pays du Grand Mékong continue de s'accroître. La croissance économique, démographique aboutit à une hausse des besoins en énergie, foncier, eau et autres ressources naturelles.
Sur le long terme, le succès du Programme de la GMS dépendra en grande partie de la participation - efficace ou non - du secteur privé.
Le secrétariat national de la GMS doit jouer un rôle plus important pour réaliser et valoriser les acquis de la GMS. Il faut consolider les relations de partenariat entre les pays de la sous-région, régulariser ses perspectives conformément aux stratégies de développement des nations.
Les dirigeants de la GMS se sont engagés à poursuivre leurs efforts communs pour faire des couloirs de transports des couloirs économiques. Ils ont souligné l’intensification de la connexion pour créer un nouvel élan de croissance et augmenter la compétitivité.
Ils ont promis de mener des actions concrètes pour renforcer le cadre du Forum de couloir économique (ECF), soulignant le rôle du secteur privé dans le développement du couloir économique avant d’appeler la Banque asiatique de développement à faire en sorte d'accélérer le rythme de développement du secteur privé au sein de la GMS.
Les dirigeants se sont enfin engagés à poursuivre les efforts communs pour appliquer les solutions visant à limiter les effets du changement climatique et des catastrophes naturelles.