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Les motifs floraux de Dông Giao sont les plus vivants et les plus sophistiqués. |
Photo: CTV/CVN |
Les odeurs de bois, de vernis et de peinture embaument l’air au rythme des coups de maillet et du crissement des scies et des rabots. Contrairement aux idées reçues, la campagne vietnamienne n’est pas toujours de tout repos. C’est le cas dans cette petite commune de Luong Diên (district de Câm Giàng) où s’alternent, dans un bruit sourd, les boutiques de meubles et les ateliers de production.
Le métier de sculpteur sur bois a été initié dans ce village au XVIIe siècle par un artisan issu de la lignée des Vu dont certains des membres ont servi la famille royale des Nguyên. Le savoir-faire des artisans de Dông Giao est réputé dans tout le Vietnam. Vu Van Bang, un vieux sculpteur du village, raconte avec fierté:
"Les motifs floraux de notre village sont les plus vivants et les plus sophistiqués. Nous avons un savoir-faire ancestral. À force d’observer les tableaux floraux depuis notre enfance, ils sont en quelque sorte gravés dans notre mémoire. Après, c’est la pratique qui est le plus important. Il faut avoir énormément de patience. Pour créer des objets que tout le monde aimera, il faut travailler avec passion et avec son cœur".
Jadis, le village de Dông Giao était réputé pour ses canapés, ses autels et ses tables de culte. Aujourd’hui, il est célèbre au Vietnam et à l’étranger pour ses sculptures de génies, d’animaux sacrés ou ses objets de décoration. Sous la main en or de ses artisans chevronnés, des pièces de bois ordinaires deviennent de magnifiques objets.
Vu Duc Quang est considéré comme le plus talentueux et le plus prometteur de la jeune génération de Dông Giao. Formé à l’École des baux-arts, il sait associer les techniques modernes à l’héritage traditionnel pour créer des œuvres parfaitement contemporaines.
"Avant de me mettre à sculpter, je prends le temps de concevoir l’objet dans ma tête. Je fais attention aux moindres détails pour rendre mes sculptures les plus naturelles et vivantes possibles. Un professionnel doit savoir distinguer une fleur qui vient d’éclore de celle sur le point de se faner, un jeune d’un vieil oiseau. Sinon, le produit final ne sera qu’un objet mort sans âme", nous dit-il.
Les œuvres de Dông Giao ont largement traversé la frontière vietnamienne et se vendent aujourd’hui autant en Asie qu’en Europe. La très nombreuse et fidèle clientèle permet aux sculpteurs de Dông Giao de vivre correctement de leur métier et de compter parmi les personnes les plus aisées de la commune de Luong Diên.