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Hà Huu Thê examine ses sojas fermentés. |
Par un petit matin ensoleillé de juin, on se rend à Duong Lâm. Il fait très chaud. Dès la petite porte d’entrée de l’ancienne maison en latérite de Hà Huu Thê, on sent déjà l’odeur fermentée de la sauce soja. Dans une grande cour de 50 m², une dizaine de jarres de soja sont alignées pour profiter des rayons du soleil.
“On produit la sauce soja à la saison sèche car il faut des rayons du soleil qui sont très importants dans le processus de fabrication”, informe Hà Huu Thê, 67 ans, villageois de Duong Lâm, en remuant à l’aide d’un grand outil en bois le soja fermenté dans la jarre.
Une recette mystérieuse
"Je suis attaché à ce métier qui se transmet de génération en génération. Et ma famille possède une recette mystérieuse qu’elle conserve jalousement", confesse cet homme à la peau bronzée et aux mains rêches. "Cette recette contient du riz gluant, du soja, des haricots verts, de l’eau du puits et du sel. À noter que l’eau utilisée vient des puits du village profonds de plus de 15 m", explique-t-il.
"J’utilise les matériaux locaux pour assurer la qualité de la sauce. Je n’ajoute aucun conservateur, ni additif. Pour moi, la qualité est ce qu’il y a de plus important car la clientèle achète seulement les bons produits", commente Hà Huu Thê. Selon lui, le processus de production dure un à deux mois. Et la durée de conservation s’étend à deux ans.
Des bouteilles de sauce soja prêtes à être livrées à la clientèle. |
Actuellement, la production annuelle de la famille de Hà Huu Thê est de 5.000 à 6.000 litres. Un chiffre qui a été multiplié par dix par rapport au début. Une bouteille de sauce soja de 500 ml coûte seulement 20.000 dôngs (moins d’un dollar). Grâce à l’arrivée des touristes vietnamiens et étrangers, les sauces soja de Hà Huu Thê traversent mers et montagnes. Les voyageurs du monde entier en ramènent dans leurs valises, en particulier les Japonais.
"Une touriste japonaise m’a rendu visite trois fois pour acheter ma sauce soja. Je suis très fier car mon produit est très apprécié des consommateurs internationaux", déclare-t-il en souriant.
Un modèle de reconversion réussi
Grâce au programme de reconversion vers les métiers du tourisme soutenu par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), beaucoup de familles ont maintenant une vie confortable. "La fabrication de sauce soja et de bonbons est deux modèles de reconversion réussie", estime Nguyên Trong An, chef adjoint du comité de gestion du vestige de Duong Lâm.
Actuellement, Hà Huu Thê vend sa sauce soja aux touristes directement dans son atelier. À l’avenir, il espère que ses produits pourront être écoulés ailleurs dans le pays voire à l’international. Hà Huu Thê a été invité à venir en septembre au Japon pour participer à un programme d’échange d’expériences entre artisans des deux pays.