>>À la (re)découverte du plateau karstique de Dông Van à Hà Giang
Le groupe du sacrifice sur le chantier. |
Photo : Archives/VNA/CVN |
Pour faciliter la vie des montagnards dans la région rocheuse, le gouvernement vietnamien décida de faire une route reliant la ville de Hà Giang à quatre districts de la province c’est-à-dire Quan Ba, Yên Minh, Dông Van et Meo Vac.
Un millier de volontaires de Hai Duong et Nam Dinh ainsi que 1.200 habitants de six autres localités (Cao Bang, Bac Can, Lang Son, Thai Nguyên, Hà Giang, Tuyên Quang) ont été mobilisés pour ce projet. Les travaux ont officiellement été lancés en septembre 1959.
Le tronçon le plus difficile de la route du bonheur qui relie Dông Van à Mèo Vac en passant par le col de Ma Pi Lèng. |
Photo : Nguyên Tùng/CVN |
Pendant ces 5 ans de construction, les travailleurs des 16 ethnies montagneuses creusèrent et déplacèrent pas moins de 3 millions de m3 de roche avec des outils de travail très rudimentaires, comprenant uniquement un marteau et un pied de biche.
Passant par le col de Ma Pi Lèng, le tronçon le plus difficile fut celui de Dông Van à Mèo Vac qui représente 21 km. Une partie sur laquelle ils ont perdu près de 2 ans de travail.
Pour réaliser cette section légendaire, un groupe composé des 17 ouvriers les plus talentueux a été formé. Surnommé "le groupe du sacrifice", ils n’en restaient pas moins motivés et conscients du danger permanent sur le chantier.
14 jeunes volontaires se sont sacrifiés
Selon Nguyên Manh Thuy (80 ans), président de l'Association des jeunes volontaires de la province de Hà Giang, chaque matin les membres de ce groupe assistaient à une cérémonie de salut au drapeau et une commémoration pour les vivants avant d’escalader la falaise. Ils partaient sur le chantier où ils étaient suspendus à 1.600 m au-dessus du niveau de la mer, dans le but d’élargir ce chemin de 1 à 1,2 m afin de faciliter les travaux d’extension de la route ensuite.
Le monument en hommage aux jeunes volontaires participant à la construction de la route du bonheur. |
Photo : Nguyên Tùng/CVN |
Selon Pham Van Can, autre volontaire participant à la construction de cette route, les difficultés rencontrées étaient nombreuses ; tout d’abord se surprendre sur la falaise puis, vivre dans des conditions très précaires parfois sans eau et avec des températures très basses en hiver. Au total, 14 volontaires ont sacrifié leurs vies pour donner naissance à cette route du bonheur.
Comprenant des milliers de virages entre les falaises, cette route montre la force de l’homme face à la nature. Il s’agit de l’unique route qui a contribué au développement socioéconomique des populations ethniques du haut plateau de Dông Van, et à l’amélioration de leurs conditions de vie.
La route du bonheur a été nommée ainsi par le Président Hô Chi Minh en 1961 parce qu’elle permet la communication entre les habitants locaux et facilite les transferts des marchandises de la ville de Dông Van aux quatre districts reculés.
Nguyên Tùng/CVN