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Un serama adulte bien élevé peut coûter plusieurs milliers de dôngs. |
Photo : Internet |
Le serama d’origine malaisienne était élevé depuis fort longtemps dans les fermes en campagne du Vietnam. Cependant, lorsque de nouvelles races de poules domestiques de chair tendre ont été importées, le serama a été rapidement remplacé. Depuis, les Hanoïens ont revu d’un autre œil cette race élégante en souhaitant qu’elle devienne un animal de compagnie précieux comme auparavant.
D'une passion particulièrement classe…
Mais les aviculteurs ne cherchent pas un serama ordinaire qui a été élevé au sol dans des fermes au Vietnam. Ils préfèrent plutôt une poule à «race pure» venant de son pays d’origine.
Pham Tú Anh, un collecteur de seramas depuis longtemps, partage son expérience. Étant déjà amoureux des oiseaux chanteurs, Tú Anh est tombé sous le charme de l’animal après un festival à Hô Chi Minh-Ville. Ensuite, il a cherché à importer directement des seramas originaires de la Malaisie. «L’importation était très compliquée. J’ai dû faire un pont en Thaïlande, car les conditions de vétérinaire entre le Vietnam et la Malaisie sont très rigides», rappelle-t-il. Après, ces seramas ont dû rester au moins trois jours à Hô Chi Minh-Ville avant d’être transportés à Hanoï, afin que ceux-ci ne soient pas choqués des changements climatiques.
L’élevage des seramas est très compliqué dès leur naissance. |
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Selon lui, élever un serama n’est jamais simple. Par exemple, pour sa nourriture, on doit fournir à l’animal des vitamines B complexes, plus des bactériostatiques macrolides Tylosine et ESB 30%, etc.
En Thaïlande, Malaisie et Indonésie, les clubs de seramas sont très développés. À Hanoï, ledit club attire près de 400 membres, qui organisent régulièrement chaque année un concours de beauté de l’animal. D’après Tú Anh, ces concours deviennent de plus en plus professionnels. «Là-bas, on peut trouver les seramas élevés à l’étranger dans le seul but de remporter ce concours de beauté, dit-il en souriant. On peut facilement imaginer ce que les coûts de cet élevage doivent êtres», s’exclame-t-il.
... au métier rentable aux jeunes aviculteurs à la capitale
Disposant déjà d’une animalerie dans la rue Quan Thánh, à Hanoï, Trân Linh Huê a décidé il y a trois ans d’élever uniquement des seramas. «J’avais déjà eu des chats et des chiens, mais cela n’a rien à voir, partage-t-il. Les seramas sont jolis, élégants et sympas, donc j’ai fait des recherches particulières avant de décider de les élever», dit-il. Depuis, sa terrasse a été transformée en une petite ferme confortable, avec un radiateur pour l’hiver, une climatisation pour l’été, décorée par des orchidées et autres botaniques.
Selon lui, élevage du serama demande beaucoup d’éléments particuliers, mais lorsque l’on a l’habitude, les processus deviennent moins compliqués. «Leurs nourritures quotidiennes demandent alors six céréales dont le millet, l’avoine, les sésames noir et blanc, le riz cargo et le son de blé, à côté des vitamines et bactériostatiques macrolides», partage-t-il.
L’aviculteur Linh Huê à côté de ses deux poules de serama. |
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Cependant, nourrir est la tâche la plus simple. Étant la plus petite race de poule, le serama ne jouit pas d'une bonne fécondation, et seulement 30% des œufs peuvent donner naissance à des petits poussins. En plus, pour avoir une jolie poule à l’âge adulte, il faut qu’on l’entraîne dès ses premiers jours de reproduction. «Tout le monde cherche une poule de large poitrine et avec des ailes verticales, ainsi que des merveilles plumes colorées, avoue Linh Huê. C’est possible sans cela, mais il est préferable que l’on participe au progrès. Tout va commencer dès le deuxième mois du poussin, lorsque ses os restent encore souples. Mensuellement, je dois examiner et couper ses plumes», partage-t-il.
Surtout, ce métier permet aux aviculteurs de gagner leur vie. En réalité, un poussin de 3 mois coûte moyennement 3 millions de dôngs. Trân Huu Dat, un collecteur, partage qu’auparavant, on a dû payer au moins 15 millions de dôngs pour un serama adulte importé depuis la Malaisie. Avec ceux qui sont élevés au Vietnam, le prix est descendu légèrement. Mais avec les soins vétérinaires en plus, le prix peut doubler. Dans la ferme de Tú Anh, 20 à 30 seramas sont vendus chaque mois, dont le coût moyen d’un adulte est de 18 millions de dôngs.
«L’année du Coq arrive, et le besoin augmente. Franchement, j’habite avec mes poules beaucoup plus qu’avec ma femme, sourit Linh Huê. J’adore ce métier, ça me fait plaisir après une longue journée de travail au bureau», s’exclame-t-il.