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La directrice de l'Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
L’appel de Ngozi Okonjo-Iweala intervient alors que les discussions à l’Organisation mondiale du commerce que ce soit sur les subventions à la surpêche et la pêche illicite, sur l’agriculture ou encore sur les questions de propriété intellectuelle en lien avec la lutte contre la COVID-19-piétinent.
"Les membres de l’OMC ont décidé aujourd’hui de fixer la douzième Conférence ministérielle la semaine du 13 juin ! C’est formidable d’avoir une date. Maintenant, intensifions le travail ! Il y a beaucoup à faire", a tweeté la cheffe de l’OMC.
La nouvelle date, décidée après la levée par la Suisse de la quasi-totalité des mesures sanitaires contre la COVID-19, a été prise par consensus.
Les pays sont également convenus d’engager des négociations en vue de l’accession du Turkménistan à l’organisation, qui compte 164 membres. Vingt trois autres pays et territoires ont entamé un processus de négociation pour accéder à l’OMC, dont certains depuis de nombreuses années comme l’Algérie et l’Iran.
"Le Turkménistan, un pays d’Asie centrale comptant environ 6,2 millions d’habitants, est la dernière des anciennes républiques soviétiques à demander à accéder à l’OMC", précise l’organisation.
C’est d’ailleurs dans un autre pays d’Asie centrale, le Kazakhstan, que devait se tenir en juin 2020 la conférence ministérielle de l’OMC, la première depuis fin 2017. Mais elle avait été reportée à la suite de l’apparition des premiers cas de COVID-19 fin 2019. Reprogrammée fin 2021, elle avait été à nouveau reportée à la dernière minute pour raisons sanitaires, suite à l’apparition du variant Omicron.
Bien que se tenant à Genève, la 12e Conférence ministérielle de l’OMC sera quand même co-présidée par le Kazakhstan, aux côtés de la Suisse.
"Mauvais karma"
Mme Okonjo-Iweala, première femme et première Africaine à diriger l’OMC, espère arracher lors de cette réunion un accord sur la réponse à la pandémie. Mais les divisions entre les pays, notamment sur la question d’une suspension provisoire des brevets pour les vaccins et autres technologies contre la COVID-19, persistent.
Afin de faire avancer ces discussions, les États-Unis, l’Union européenne, l’Inde et l’Afrique du Sud ont lancé en décembre un groupe restreint pour négocier un compromis sur cette question de la propriété intellectuelle et de l’accès aux vaccins dans les pays pauvres.
Lors d’une réunion mardi, plusieurs pays ont souligné qu’ils appréciaient les efforts déployés par ce groupe restreint pour essayer de trouver un compromis. Seule la Suisse s’est montrée ouvertement critique à l’égard de ce processus, affirmant que le format en petits groupes ne correspond pas aux principes fondamentaux de l’OMC, selon une représentant du commerce basé à Genève.
Mme Ngozi souhaite également trouver un accord contre les aides publiques à la surpêche et la pêche illicite, sujet en discussion à l’OMC depuis deux décennies.
Les négociations s’annoncent des plus compliquées.
"Il est possible que des négociations très difficiles dans un domaine puissent dégager un mauvais karma qui se répercuterait sur d’autres discussions", a averti le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell, en conférence de presse.
L’OMC est par ailleurs toujours en crise institutionnelle avec un tribunal d’appel qui ne fonctionne plus depuis que les États-Unis l’ont neutralisé fin 2019 en bloquant la nomination de nouveaux juges, réclamant la refonte de cette instance.
Certains, dont les États-Unis et l’Union européenne, réclament de façon plus générale une réforme de l’OMC, où certaines grandes puissances économiques, comme la Chine, peuvent encore bénéficier du statut de pays en développement.
À ce propos, Mme Okonjo-Iweala a demandé mercredi 23 février aux pays qu’ils donnent une "indication claire" sur ce qu’ils entendent par la réforme de l’OMC, car "il n’y a pas de consensus sur ce que cela signifie exactement", a rapporté M. Rockwell.
AFP/VNA/CVN