>>Les ethnies Bahnar et Jrai au Festival international de la musique folklorique 2015 en Finlande
Ro Châm Tih fascine tout le monde en interprétant des chansons sur des instruments traditionnels fabriqués en bambou, en calebasse... par lui-même. |
Photo : CTV/CVN |
Personne ne penserait qu’un artisan de l’ethnie Jrai, Ro Châm Tih, viendrait se produire au Festival international de musique folklorique en Finlande et que cet homme serait admiré par de nombreux artistes du monde pour son art de la taille de tiges de bambous, dans sa cour pleine de paille, pour en faire des instruments.
Lors de ce festival, 300 artistes et artisans de neuf pays étaient présents, ainsi que des journalistes étrangers, lesquels se sont beaucoup intéressés à sa musique. «Alors que les instruments sont principalement fabriqués en bois, les miens le sont en bambou, en calebasse, en lô ô (Bambusa procera, une variété de bambou)… Je veux montrer que le Tây Nguyên est un grand berceau de la musique. Cette musique, qui a pour origine le travail et le son du quotidien, réside dans l’âme de chaque personne, touche facilement le cœur de ses auditeurs. Elle est si pure que tout le monde peut comprendre sa signification, même ceux qui ne connaissent pas la langue Jrai. Cela est l’origine, que les hommes modernes veulent retrouver. C’est aussi la raison pour laquelle mon spectacle a un grand succès », explique Ro Châm Tih.
Présenter la musique folklorique
Ce n’était pas la première fois que M.Tih se produisait à l’étranger, mais c’était la première qu’il présentait la musique folklorique de son ethnie. Il a emporté des instruments typiques de son ethnie comme les tingning (goong), brô amo (kní), glong gloh (to rung), et krông pút... Selon lui, les artistes qui se produisent sur scène n’ont pas besoin de se préparer, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent durant le temps qui leur est alloué par le comité d’organisation.
Durant son spectacle, il a même montré à son public comment tailler les bambous pour fabriquer un instrument. Pourtant, les spectateurs respectent toujours l’espace des artistes ainsi que leur inspiration. Ro Châm Tih apprécie bien cette méthode d’organisation, et il pense également que le Vietnam pourrait organiser des festivals de culture traditionnelle répondant aux mêmes principes : juste donner de l’espace et du temps aux artistes afin qu’ils expriment librement leurs talents, seuls.
Huy Hoàng/CVN