>>Concert : des artistes s'engagent pour les victimes de la dioxine
Quelques photos des activités des membres de Jazz Bond lors des voyages médicaux et de représentations caritatives au Vietnam |
Photo : VNA/CVN |
Marc Béhin et Véronique Béhin-Carlier ont fondé l’Association Jazz Bond en 1992 avec l’objectif initial de créer une école d’éveil musical et de guitare. Ensuite, avec le désir d'utiliser la musique pour réveiller les âmes infortunées, promouvoir la communication et briser les barrières de l'âge, les artistes de Jazz Bond ont recherché et développé la musicothérapie.
Ils ont coopéré avec des ONG pour organiser des concerts, des animations musicales et des master-classes pour les personnes handicapées, introduisant la musicothérapie dans les centres de réadaptation. Jouant de la guitare et de la cithare, amoureux de la musique et de la musicothérapie, ce couple français a parcouru le monde, de l’Europe (France et Allemagne) à l’Afrique (Sénégal, Algérie, Maroc), en passant par l'Asie (Inde, Vietnam).
M. Marc Béhin, membre de Jazz Bond, compositeur et guitariste |
Photo : Thu Hà/CVN |
Venu pour la première fois au Vietnam en 2010, à l'invitation de l’organisation Fleurs d’Espoir du Département du Val-de-Marne, le couple a effectué une tournée du Nord au Sud, de Hanoï jusqu’à Hô Chi Minh-Ville, pour organiser des animations et concerts en faveur des enfants victimes de l’agent orange/dioxine.
À Hanoï, ils ont donné des séances de musicothérapie au Village d’amitié de Vân Canh, avec l'aide des médecins, aides-soignants et membres des associations caritatives. "On a rencontré beaucoup de personnes qui ont eu envie de continuer l’aventure", se souvient Marc Béhin, membre de Jazz Bond, compositeur et guitariste.
En 2018, un autre projet dans le cadre de la coopération décentralisée a donné au couple d'artistes l’opportunité de revenir au Vietnam. En collaboration, encore une fois, avec le Département du Val-de-Marne, qui a une tradition de coopération avec le Vietnam depuis 40 ans, le troupe Jazz Bond s'est rendu à Yên Bai, une province montagneuse du Nord.
Le voyage a laissé une belle impression dans le cœur du couple d'artistes français. "On a organisé des séries d’intervention de musicothérapie et de concerts à la fois dans les hôpitaux de Yên Bai, mais aussi pour les minorités ethniques Thai et H'mông en haute montagne. On a fait des concerts, des rencontres, des animations musicales, des interventions avec les médecins, les soignants et les familles aussi. L’idée était de les aider à soulager leur douleur, de voir leur sourire, leur bonheur", se souvient Marc Béhin.
Le couple Marc Béhin et Véronique Béhin-Carlier, membres fondateurs de Jazz Bond. |
Photo : Thu Hà/CVN |
Les sourires d’enfants, un cadeau précieux
Parlant de son travail de musicothérapeute, Véronique Béhin-Carlier, présidente de l'association Jazz Bond, affirme que la musicothérapie s'adresse en général à tout public. Mais dans le cadre de leur association, ils l’utilisent particulièrement pour travailler avec des personnes handicapées, des enfants malades, des patients atteints de l'Alzheimer ou des personnes ayant eu un accident vasculaire cérébrale nécessitant une rééducation. "La méthode musicale permet au patient de trouver ou de retrouver une autonomie de langage, de gestes ou de rythme. Il y a beaucoup de techniques différentes, mais chaque patient à sa méthode. L’objectif est de partager les instruments avec d’autres, de partager un temps de musique, qui permet d’avoir une relation, une communication", a-t-elle précisé.
S’exprimant en toute humilité, elle considère son travail comme une "petite goutte d'eau" dans le travail effectué au quotidien par les thérapeutes. Pour elle, "les sourires" des patients, "les moments de larmes et d'émotion" des familles quand elles voient les progrès de leur enfant est une récompense sans pareille.
Mme Véronique est musicothérapeute et présidente de l’association Jazz Bond |
Photo: Thu Hà/CVN |
Se rappelant quelques bons souvenirs de son voyage au Vietnam, elle raconte : "Je me souviens encore d'une mère à Hanoï, quand je soignais son enfant avec des chants français et mon instrument de musique, l'enfant a apprivoisé tous ce que je lui apportais. Il ne criait plus. La mère était très touchée et m’a dit que son fils avait 10 ans et que c'était la première fois qu'elle le voyait sourire."
Partageant des projets d'avenir, le couple d'artistes français espère continuer de développer la musicothérapie, d’organiser davantage de master-classes pour les personnes handicapées et de former des musicothérapeutes dans leur pays et à l'étranger.
En raison de l'épidémie de COVID-19, bon nombre de projets de Marc Béhin et Véronique Béhin-Carlier visant à apporter la musicothérapie au monde ont dû être abandonnés. Confiants de voir la pandémie se terminer bientôt, ils espèrent "apporter de la musique à tout le monde" et notamment le Vietnam très bientôt. "Nous avons un coup de cœur pour ce pays et nous avons hâte d’y revenir", a avoué ce couple avec sourire.