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La fusée SLS de la NASA sur son pas de tir avant son décollage pour la mission Artémis 1 vers la Lune, le 23 août au Centre spatial Kennedy, en Floride. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le décollage
La nouvelle fusée géante de la NASA, SLS, fera son baptême de l'air depuis le complexe de lancement 39B du centre spatial Kennedy, en Floride. Ses quatre moteurs RS-25, et deux propulseurs d'appoint blancs situés de chaque côté, produiront une poussée de 39 méganewtons - soit 15% de plus que la fusée Saturn V du programme Apollo.
Au bout de deux minutes, les propulseurs retomberont dans l'océan Atlantique. Après huit minutes, l'étage principal (de couleur orange) se détachera à son tour. Ne restera plus que le vaisseau Orion, dont les panneaux solaires seront alors déployés, accroché à l'étage supérieur de la fusée (ICPS). Après un tour de la Terre, ce dernier fournira l'ultime poussée qui placera Orion sur la trajectoire de la Lune, environ 1h30 après le décollage - avant d'être largué lui aussi.
Le trajet
Le vaisseau ne sera alors plus constitué que de la capsule où se trouveront à l'avenir les astronautes, propulsée par un module de service construit par l'Agence spatiale européenne (ESA). Il mettra plusieurs jours pour atteindre la Lune, dont il s'approchera à son arrivée à seulement 100 km. "Cela va être spectaculaire, nous retiendrons notre souffle", a déclaré Rick LaBrode, directeur de vol de la mission.
La capsule sera ensuite placée sur une orbite distante, où elle réalisera un tour et demi de la Lune en un peu plus de deux semaines. Elle ira jusqu'à 64.000 km derrière la Lune - un record pour une capsule habitable. Puis après être repassée près de la Lune pour profiter de son assistance gravitationnelle, elle entamera le chemin du retour.
L'amerrissage
L'objectif numéro 1 de la mission est de tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit (5 m de diamètre). À son retour dans l'atmosphère terrestre, il devra supporter une vitesse de 40.000 km/h et une température de 2.800 °C.
Plan de vol de la mission test de la NASA, appelée Artémis 1, dont le lancement est prévu le 29 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le vaisseau sera freiné jusqu'à 480 km/h par l'atmosphère, puis 32 km/h par une série de parachutes, jusqu'à son amerrissage au large de la ville californienne de San Diego. Des plongeurs y attacheront des câbles pour le remorquer en quelques heures jusqu'à l'intérieur d'un navire de la marine américaine.
Les passagers
La capsule emportera un mannequin baptisé Moonikin Campos, installé dans le siège du commandant et vêtu de la nouvelle combinaison de la NASA. Il enregistrera l'accélération et les vibrations subies.
Également à bord : deux bustes de femmes, nommés Helga et Zohar, et composés de matériaux imitant les os ou même les organes humains. L'un sera vêtu d'une veste anti-radiation, l'autre non. Des capteurs permettront d'évaluer les taux de radiations reçues, notamment dans l'espace lointain, ou elles sont bien plus importantes.
Que verra-t-on ?
Un grand nombre de caméras embarquées permettront de suivre tout le voyage, par exemple du point de vue d'un passager dans la capsule. Des caméras au bout des panneaux solaires prendront des selfies du vaisseau avec la Lune et la Terre en arrière-plan.
Les expériences embarquées
La réalité pourrait se rapprocher de la science-fiction avec une expérience nommée Callisto, et inspirée de l'ordinateur du vaisseau de Star Trek, capable d'échanger avec l'équipage. Il s'agit d'une version améliorée de l'assistant vocal Alexa d'Amazon, à qui il sera demandé depuis le centre de contrôle de régler la lumière dans la capsule, ou de lire les données de vol. L'idée est de simplifier la vie des astronautes à l'avenir.
Par ailleurs, un ensemble de dix CubeSats, des microsatellites grands comme une boîte à chaussures, seront déployés par l'étage supérieur de la fusée. Les expériences sont multiples : étude d'un astéroïde, de l'effet des radiations sur des organismes vivants, recherche d'eau sur la Lune... Ces projets, menés indépendamment par des entreprises ou des chercheurs internationaux, profitent de l'occasion rare d'un lancement vers l'espace lointain.
AFP/VNA/CVN