>>Yémen : réunion sur une sortie de crise suspendue jusqu'à samedi
>>Le président yéménite décide de retirer sa démission
Le Yémen, pays à majorité sunnite de la Péninsule arabique et allié des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, est plongé dans une profonde crise politique depuis la démission le 22 janvier du président Abd Rabbo Mansour Hadi et de son gouvernement, deux jours après la prise du Palais présidentiel par les miliciens chiites, dits Houthis.
Dans une "déclaration constitutionnelle" rendue publique depuis le palais présidentiel, la milice chiite a décidé de dissoudre le Parlement, d'installer un Conseil présidentiel de cinq membres à élire par un Conseil national de 551 membres devant remplacer la Chambre dissoute.
Le Conseil présidentiel doit à son tour former un gouvernement de compétences nationales pour une période de transition, fixée à deux ans.
Durant cette période, les nouvelles instances dirigeantes auront pour mission d'élaborer une nouvelle Constitution à soumettre à référendum et d'organiser des élections législatives et présidentielle, selon le texte.
Le document porte la signature du "président du Comité révolutionnaire, Mohamed Ali al-Houthi", un parent du chef de la milice chiite, Abdel Malek al-Houthi.
Coup d'État
Cette annonce a été accueillie par des manifestations contre "le putsh des Houthis", à Sanaa et d'autres villes du Yémen où des sit-in et autres formes de protestations sont prévus.
Des centaines de jeunes hostiles ont manifesté sur une place près de l'université de Sanaa, étroitement contrôlée par les miliciens en arme. Ces derniers ont tiré en l'air et procédé à l'arrestation d'au moins six manifestants, dont un journaliste d'une télévision locale, selon des témoins.
Dans la province sunnite de Marib, riche en hydrocarbures, des tribus ont exprimé leur rejet. "Nous refusons les auteurs du coup d'Etat à Sanaa", a déclaré cheikh Saleh al-Anjaf, leur porte-parole.
L'activiste yéménite Tawakkol Karman, prix Nobel de la paix 2011, a rejeté comme "nulle et non avenue" la déclaration des Houthis et affirmé que le peuple allait "faire échouer le coup d'État et libérer la capitale occupée". Les États-Unis se sont déclarés contre la création du "Conseil présidentiel". Interrogé à Munich après une réunion entre le secrétaire d'État américain John Kerry et des dirigeants du Conseil de Coopération du Golfe, un haut responsable américain a déclaré : "Non, nous n'approuvons pas, et ils ne sont pas d'accord non plus".
L'émissaire de l'ONU a quitté Sanaa
La "déclaration constitutionnelle" a été lue lors d'une cérémonie à laquelle assistaient notamment les ministres de la Défense et de l'Intérieur du dernier gouvernement, qui a démissionné il y a deux semaines, le même jour que le président Hadi.
Étaient également présentes des figures politiques proches de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, qui a quitté le pouvoir en février 2012 sous la pression de la rue, et qui est présenté désormais comme un allié des Houthis.
M. Saleh dirige toujours le plus grand parti politique du Yémen, le Congrès populaire général (CPG), majoritaire au Parlement. Il est resté également influent dans le pays notamment dans les milieux des tribus et de l'armée.
La "déclaration constitutionnelle", qui ne fait aucune référence au président Hadi, a été annoncée au lendemain de la suspension des négociations entre les différentes formations politiques sur une sortie de crise, parrainées par l'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, faute d'accord.
M. Benomar, qui n'a pas réussi à rapprocher les positions des principaux protagonistes de la crise, a quitté Sanaa vendredi en fin d'après-midi au terme d'une mission de deux semaines au Yémen, a rapporté l'agence officielle Saba peu avant l'annonce des miliciens chiites.
L'émissaire onusien s'est envolé pour l'Arabie saoudite, le puissant voisin du Yémen, a-t-on appris dans son entourage. À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré "très inquiet".
Les 15 pays membres "se déclarent prêts à prendre des mesures supplémentaires" - un terme signifiant généralement des sanctions - "si les négociations ne reprennent pas immédiatement". Le Conseil réclame aussi "la libération immédiate" du président, du Premier ministre et des membres du gouvernement yéménite qui se trouvent en résidence surveillée.
>>Le président yéménite décide de retirer sa démission
Le Yémen, pays à majorité sunnite de la Péninsule arabique et allié des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, est plongé dans une profonde crise politique depuis la démission le 22 janvier du président Abd Rabbo Mansour Hadi et de son gouvernement, deux jours après la prise du Palais présidentiel par les miliciens chiites, dits Houthis.
Des soldats yéménites montent la garde devant le palais présidentiel à Sanaa le 6 février. Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans une "déclaration constitutionnelle" rendue publique depuis le palais présidentiel, la milice chiite a décidé de dissoudre le Parlement, d'installer un Conseil présidentiel de cinq membres à élire par un Conseil national de 551 membres devant remplacer la Chambre dissoute.
Le Conseil présidentiel doit à son tour former un gouvernement de compétences nationales pour une période de transition, fixée à deux ans.
Durant cette période, les nouvelles instances dirigeantes auront pour mission d'élaborer une nouvelle Constitution à soumettre à référendum et d'organiser des élections législatives et présidentielle, selon le texte.
Le document porte la signature du "président du Comité révolutionnaire, Mohamed Ali al-Houthi", un parent du chef de la milice chiite, Abdel Malek al-Houthi.
Coup d'État
Cette annonce a été accueillie par des manifestations contre "le putsh des Houthis", à Sanaa et d'autres villes du Yémen où des sit-in et autres formes de protestations sont prévus.
Des centaines de jeunes hostiles ont manifesté sur une place près de l'université de Sanaa, étroitement contrôlée par les miliciens en arme. Ces derniers ont tiré en l'air et procédé à l'arrestation d'au moins six manifestants, dont un journaliste d'une télévision locale, selon des témoins.
Dans la province sunnite de Marib, riche en hydrocarbures, des tribus ont exprimé leur rejet. "Nous refusons les auteurs du coup d'Etat à Sanaa", a déclaré cheikh Saleh al-Anjaf, leur porte-parole.
L'activiste yéménite Tawakkol Karman, prix Nobel de la paix 2011, a rejeté comme "nulle et non avenue" la déclaration des Houthis et affirmé que le peuple allait "faire échouer le coup d'État et libérer la capitale occupée". Les États-Unis se sont déclarés contre la création du "Conseil présidentiel". Interrogé à Munich après une réunion entre le secrétaire d'État américain John Kerry et des dirigeants du Conseil de Coopération du Golfe, un haut responsable américain a déclaré : "Non, nous n'approuvons pas, et ils ne sont pas d'accord non plus".
L'émissaire de l'ONU a quitté Sanaa
La "déclaration constitutionnelle" a été lue lors d'une cérémonie à laquelle assistaient notamment les ministres de la Défense et de l'Intérieur du dernier gouvernement, qui a démissionné il y a deux semaines, le même jour que le président Hadi.
Étaient également présentes des figures politiques proches de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, qui a quitté le pouvoir en février 2012 sous la pression de la rue, et qui est présenté désormais comme un allié des Houthis.
M. Saleh dirige toujours le plus grand parti politique du Yémen, le Congrès populaire général (CPG), majoritaire au Parlement. Il est resté également influent dans le pays notamment dans les milieux des tribus et de l'armée.
La "déclaration constitutionnelle", qui ne fait aucune référence au président Hadi, a été annoncée au lendemain de la suspension des négociations entre les différentes formations politiques sur une sortie de crise, parrainées par l'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, faute d'accord.
M. Benomar, qui n'a pas réussi à rapprocher les positions des principaux protagonistes de la crise, a quitté Sanaa vendredi en fin d'après-midi au terme d'une mission de deux semaines au Yémen, a rapporté l'agence officielle Saba peu avant l'annonce des miliciens chiites.
L'émissaire onusien s'est envolé pour l'Arabie saoudite, le puissant voisin du Yémen, a-t-on appris dans son entourage. À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré "très inquiet".
Les 15 pays membres "se déclarent prêts à prendre des mesures supplémentaires" - un terme signifiant généralement des sanctions - "si les négociations ne reprennent pas immédiatement". Le Conseil réclame aussi "la libération immédiate" du président, du Premier ministre et des membres du gouvernement yéménite qui se trouvent en résidence surveillée.
AFP/VNA/CVN