>>L’alphabétisation, moteur du développement durable
>>Les vacances sans repos des enseignants
Des élèves du lycée de Cao Pha, district de Mù Cang Chai dans la province de Yên Bai (Nord). |
Dào Mai Hiên, professeure de gymnastique du lycée de Cao Pha, a déclaré: «Des habitants d’ici subissent souvent catastrophes naturelles comme des tempêtes et des inondations. C’est pourquoi la vie est parfois très difficile. Plusieurs enfants doivent abandonner leurs études afin de gagner leur vie ou d’aider leurs parents dans les travaux champêtres. Particulièrement après les jours fériés du Têt ou encore pendant la moisson, de nombreux élèves ne retournent pas en classe. Donc, nous sommes allées à la rencontre de chaque famille, en demandant aux parents de permettre à leurs enfants de continuer à étudier. Notre mission est vitale pour l’avenir de ces jeunes».
«Plusieurs maisons se trouvent jusqu’à 20km de l’école. Nous devons nous y rendre à pied, afin de rencontrer personnellement les parents d’élèves et convaincre les plus récalcitrants de scolariser leurs enfants. Quand nous rentrons à la maison, il est parfois 23 heures» a confié Mme Hiên. En attendant le retour des parents d’élèves de leur journée de travail, nous devenons quasiment un membre de leur famille. Je veux dire par là que nous aidons à cuisiner du riz ou encore à hacher des légumes pour les couchons.
Instaurer une relation de confiance
Les plus récalcitrants sont très difficiles à convaincre. Plusieurs parents d’élèves nous disent : «Je ne permets pas à mon enfant d’aller à l’école. Tu peux rentrer chez toi». Parfois, certains parents nous invitent à rentrer dans la maison en nous confiant : «si mon enfant va à l’école, tu m’aideras dans les travaux champêtres ? Chaque jour, tu pourras me donner du riz ?». Au cas par cas, des enseignants locaux font tous les efforts pour les convaincre. En particulier, ils doivent régulièrement demander l’aide du chef de village, du secrétaire ou président de la commune.
Quand nous venons convaincre les parents de scolariser leurs enfants, nous devons nous essayons de nous adapter à leurs us et coutumes afin d’instaurer une relation de confiance.
Les enseignants du lycée de Cao Pha, comme Mme Hiên, ressentent toujours une énorme satisfaction d’aider des élèves montagnards à aller ou retourner en classe.
Thu Huong/CVN