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Table ronde sur la littérature gastronomique, le 22 novembre à L'Espace. |
Né en 1957, Nguyên Quang Thiêu est l’auteur du livre Goût de la mémoire. Cet ouvrage regroupe 18 histoires reflétant la nostalgie de l’écrivain pour les plats typiquement de Chua, un village de la banlieue de Hanoï où il vécut son enfance. "J’ai écrit ce livre en mémoire de mes grands-parents, de mes parents et des villageois décédés de Chua", a partagé Nguyên Quang Thiêu.
Plutôt campagnes que raffinés, les plats présentés rappellent les années marquées par les difficultés économiques du village. "Lorsque j’étais petit, j’ai toujours vécu dans la faim. Pour vivre, nous mangions de tout : des légumes et fruits sauvages, des insectes… Mais notre enfance a été marquée par l’amour de nos grand-mères, de nos mères et de nos voisins. Les femmes du village cherchaient par tous les moyens possibles à nous nourrir correctement", s’est-il souvenu.
Trois livres gastronomiques de Nguyên Quang Thiêu et Di Li. |
C’est pour cette raison que les plats comme Canh cua (soupe aux crabes), Canh ôc nâu chuôi (escargots aux bananes), Goi cá (salade de poisson)… mettent en vedette l’habileté des femmes de ce village du bord du fleuve Đáy. Derrière ces plats, les lecteurs peuvent ressentir l’ambiance d’un village du Nord d’antan avec des us et coutumes typiques. L’auteur a confié ses sentiments et souvenirs dans chaque page, dans chaque histoire.
"Je prépare souvent chez moi les plats de mon village. D’une part, je veux éduquer mes enfants à l’amour pour notre pays natal. D’autre part, je veux rétablir la recette de ces plats. Actuellement, on a tendance à se retourner vers les plats traditionnels. Ces plats sont même servis dans des restaurants de luxe à Hanoï", a confié Nguyên Quang Thiêu. "J’apprécie également les plats de mon village. Ils sont bons pour la santé", a-t-il poursuivi.
Nguyên Quang Thiêu est vice-président de l’Association des écrivains vietnamiens. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes et de livres.
"Manger est un voyage de découverte"
Pour Di Li, la gastronomie contient un code culturel. |
Si Goût de la mémoire de Nguyên Quang Thiêu vous invite à participer à un voyage dans le temps pour déguster les plats d’un village vietnamien, Fais un demi tour du monde pour une tasse de thé de Di Li vous accompagne à découvrir les gastronomies du monde entier.
Dans chaque pays, la jeune écrivaine a dégusté des plats locaux en mobilisant ses cinq sens et surtout son enthousiasme. Elle décrit le sushi du Japon, un marché de poisson à Busan en République de Corée, la bière du Laos, le kebab à Istanbul en Turquie, le thé de l’Inde… "La gastronomie contient un code culturel. Manger, c'est un voyage de découverte. À travers les plats, on peut découvrir l’Homme et la culture des pays", a souligné Di Li.
Passionnée par l’art culinaire étranger, Di Li met toujours en avant la gastronomie vietnamienne. Dans J’ai mangé un champ de fleurs, elle exprime ses sentiments pour les spécialités culinaires des provinces du pays. Elle réserve une place importante aux plats de Hanoï où elle est née et a vécu. "La gastronomie tient une place importante dans la culture vietnamienne. Elle est présente dans les chansons folkloriques et les proverbes", a informé l’écrivaine.
La littérature gastronomique n’est pas une terre fertile pour les écrivains. Au Vietnam, Thach Lam, Nguyên Tuân, Vu Bang, Bang Son sont les écrivains les plus célèbres dans ce genre littéraire. "La gastronomie n’est pas un sujet large. L’important, c’est la façon de l’exploiter et la façon d’écrire", a conclu Di Li.