La France collabore avec Eurojust sur les fichiers des "Football Leaks"

Les autorités françaises ont marqué mardi 19 février leur volonté de partager les fichiers mis à leur disposition dans l'affaire des "Football Leaks", lors d'une réunion à La Haye ayant rassemblé 9 pays concernés par le scandale.

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La France participe à la coopération judiciaire européenne (Eurojust) dans le cadre de l'affaire des "Football Leaks".
Photo: AFP/VNA/CVN

Diffusés en deux temps, d'abord fin 2016 puis à l'automne 2018, ces millions de documents piratés ont conduit à une série de révélations sur les coulisses du football.

Le parquet national financier (PNF) français avait annoncé en décembre 2016 l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées". La deuxième salve d'articles publiés en novembre 2018 a également révélé "de nouveaux faits susceptibles de qualifications pénales" en France, a souligné le PNF dans un communiqué.

"L'enquête française a connu des développements majeurs ces derniers mois", a déclaré mardi 19 février Eric Russo, vice-procureur financier du PNF, à l'issue d'une première réunion de coordination organisée par Eurojust, l'unité de coopération judiciaire de l'Union européenne.

Une collaboration avec le hacker portugais Rui Pinto, le lanceur d'alerte à l'origine des "Football Leaks", a permis l'analyse de nouveaux fichiers le mois dernier, a indiqué le PNF lors d'une conférence de presse suivant la réunion.

"Le fait que les procureurs européens se réunissent dans le cadre d'Eurojust pour mutualiser les coopérations sur la base d'informations fournies par un lanceur d'alerte est une première", a réagi William Bourdon, l’avocat de Rui Pinto.

Soupçonné de chantage par la justice portugaise, M. Pinto a été arrêté le 16 janvier en Hongrie en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par Lisbonne, qui réclame son extradition.

Interrogé sur le sort de M. Pinto, actuellement assigné à résidence à Budapest, le membre national pour le Portugal à Eurojust Antonio Cluny a indiqué que son cas "n'a pas été examiné lors de la réunion".

Rui Pinto, qui a été entendu comme témoin à Paris en novembre 2018 - alors qu'il n'était pas encore visé par un mandat d'arrêt - a remis une série de "supports numériques" aux autorités françaises, a expliqué Jean-Yves Lourgouilloux, procureur financier adjoint au PNF.

"Une première analyse permet d'évaluer à 12 millions le nombre de fichiers" dont disposent les autorités françaises, composés principalement d'échanges de mails. Parmi ces fichiers, deux millions seraient utiles dans le cadre d'enquêtes dans plusieurs pays.

La réunion de coordination d'Eurojust, qui a notamment rassemblé la France, la Belgique, l'Espagne et le Portugal, avait pour but d'établir "comment pouvaient être partagés les documents mis à la disposition" de la France, a précisé M. Lourgouilloux.

"Il serait inconcevable que, par l’effet des poursuites portugaises diligentées contre Rui Pinto, ces mêmes procureurs soient privés de ses témoignages et de l’accès aux données considérables saisies à Budapest", lors de son arrestation, a souligné l'avocat du lanceur d'alerte.

"Ces enquêtes aboutiront dans quelques années à des centaines de millions d’euros d’amendes et de pénalités fiscales dans toute l'Europe", a-t-il assuré, regrettant toutefois qu'"aucune procédure sérieuse ne soit engagée au Portugal pour lutter contre la criminalité dans le football national".


AFP/VNA/CVN

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