La directrice financière de Huawei soupçonnée de fraude par les États-Unis

La directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei est soupçonnée par les États-Unis d'avoir fraudé pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran, selon les informations révélées vendredi 7 décembre pendant une audience devant un tribunal canadien.

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Le logo de Huawei.
Photo: AFP/VNA/CVN

La justice américaine demande l'extradition de Meng Wanzhou, qui a été arrêtée au Canada à la demande des États-Unis samedi dernier 1er décembre.

Après plusieurs heures de débat, l'audience devant un juge de la Cour suprême de Vancouver a été ajournée et reprendra lundi 10 décembre. Le juge devrait alors se prononcer sur une éventuelle libération sous caution de Mme Meng, qui d'ici là restera en détention dans la banlieue de Vancouver.

Meng Wanzhou, 46 ans, est soupçonnée d'avoir menti à plusieurs banques sur les liens entre Huawei et l'une de ses filiales, SkyCom, ce qui a permis à cette société d'accéder au marché iranien en violation des sanctions américaines, a révélé l'avocat représentant le gouvernement canadien, John Gibb-Carsley, devant une salle d'audience comble.

Mme Meng aurait personnellement nié auprès de banquiers américains, en 2013, tout lien direct entre Huawei et la société SkyCom, alors qu'en fait "SkyCom c'est Huawei", selon les autorités américaines.

La dirigeante était membre du conseil d'administration de SkyCom il y a une dizaine d'années, mais la société a été vendue depuis, selon son avocat, David Martin. Mais, selon la justice américaine, le groupe chinois en a gardé le contrôle de fait, les employés de SkyCom ayant par exemple continué à utiliser les adresses électroniques huawei.com.

La dirigeante est accusée de "complot d'escroquerie au détriment de plusieurs institutions financières", des chefs d'accusation passibles de 30 ans de prison chacun aux États-Unis, a révélé M. Gibb-Carsley.

Le représentant du gouvernement s'est opposé à la remise en liberté conditionnelle de la fille de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei en 1987 et ancien membre de l'armée chinoise. Il a estimé qu'elle avait de bonnes raisons pour être tentée de fuir le Canada et rentrer en Chine.

Mme Meng en a les moyens financiers, la Chine et les États-Unis n'ont signé aucun traité d'extradition et Mme Meng a "l'habitude d'éviter les États-Unis depuis qu'elle a pris conscience qu'une enquête criminelle la visait", a expliqué M. Gibb-Carsley.

L'avocat de Mme Meng a pour sa part assuré que sa cliente ne prendrait pas le risque de "faire honte" à son père, sa société et son pays en prenant la fuite.

Elle s'engagerait par ailleurs à rendre ses passeports, à porter un bracelet électronique et à financer sa propre surveillance pendant la procédure.

Huawei a réagi dans un communiqué vendredi soir 7 décembre en expliquant qu'il "continuerait à suivre les audiences" la semaine prochaine et en faisant part de sa "confiance que les systèmes judiciaires américain et canadien arriveront aux bonnes conclusions".

AFP/VNA/CVN

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