>>Pour l'OMC, la reprise du commerce mondial dépasse les attentes
>>Crise ukrainienne : les prix alimentaires mondiaux atteignent un niveau jamais enregistré
>>Les prix alimentaires mondiaux atteignent un niveau record
Vente de riz sur un marché de Bangkok. |
Photo : FAO/CVN |
La projection, basée sur un modèle de simulation économique mondiale, a été faite par le secrétariat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans une note publiée lundi 11 avril. Selon le même modèle, la crise pourrait réduire la croissance du PIB mondial de 0,7 à 1,3 point de pourcentage, la ramenant entre 3,1% et 3,7% pour l'année 2022.
Le conflit a fait grimper les prix des denrées alimentaires et de l'énergie, et réduit la disponibilité des biens exportés par la Russie et l'Ukraine, indique la note du secrétariat. La Russie et l'Ukraine sont toutes deux d'importants fournisseurs de produits essentiels, notamment de nourriture et d'énergie, selon la note. Les deux pays ont fourni environ 25% du blé, 15% de l'orge et 45% des exportations mondiales de produits à base de tournesol en 2019.
La Russie représentait à elle seule 9,4% du commerce mondial des carburants, dont 20% des exportations de gaz naturel. Elle est l'un des principaux fournisseurs mondiaux de palladium et de rhodium, qui sont des éléments cruciaux dans la production de convertisseurs catalytiques pour automobiles.
Afrique et Moyen-Orient :
régions les plus vulnérables
Pendant ce temps, la production de semi-conducteurs dépend dans une large mesure de néon fourni par l'Ukraine. Des perturbations dans l'approvisionnement de ces matériaux pourraient frapper les constructeurs automobiles à un moment où l'industrie se remet à peine d'une pénurie de semi-conducteurs, a souligné l'OMC.
L'Europe, principale destination des exportations russes et ukrainiennes, devrait subir le plus gros de l'impact économique.
La réduction des expéditions de céréales et d'autres denrées alimentaires gonflera également les prix des produits agricoles. L'Afrique et le Moyen-Orient sont les régions les plus vulnérables, puisqu'elles importent plus de 50% de leurs besoins céréaliers d'Ukraine et/ou de Russie. Au total, 35 pays d'Afrique importent de la nourriture et 22 des engrais d'Ukraine, de Russie ou des deux. Certains pays d'Afrique subsaharienne sont confrontés à des hausses de prix potentielles allant jusqu'à 50 à 85% pour le blé, en raison de l'impact de la crise sur les expéditions de céréales, selon la note.
"La crise actuelle est susceptible d'exacerber l'insécurité alimentaire internationale à un moment où les prix des denrées alimentaires sont déjà historiquement élevés en raison de la pandémie de COVID-19 et d'autres facteurs", ajoute la note.
Xinhua/VNA/CVN