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La course de pirogues traditionnelles des Khmers, les 30 et 31 octobre derniers à l’Ooc Om Boc, province de Soc Trang (Sud). |
Photo : Phuc Son/VNA/CVN |
Dans la vie culturelle des Khmers, la pirogue est un bien spirituel précieux que seule la pagode villageoise a le droit de conserver. Mais toutes les pagodes n’ont pas leur propre pirogue. Il y a un an encore, la pagode Pnô Kanh Cho Th'mây, qui est située dans le district de My Xuyên, n’en possédait pas. Cette année, les autorités locales lui ont donné 100 millions de dôngs et les villageois ont cotisé pour construire la pirogue tant attendue. La course de cette année revêt donc une signification historique pour les villageois qui sont chaque jour des centaines à venir voir les rameurs s’entraîner. Parmi ces rameurs, Duong Quôc Ty est sans doute le plus expérimenté.
"J’ai réglé toutes les affaires familiales le matin pour pouvoir me concentrer sur l’entraînement, à la pagode, à partir de 16h00 et pendant au moins une demi-heure, dit-il. Il a fallu attendre 45 ans pour que notre pagode dispose d’une nouvelle pirogue, et nous en sommes ravis. Moi, je suis d’autant plus heureux et déterminé que les années précédentes, j’ai dû concourir pour d’autres pagodes."
L’enthousiasme des rameurs et des villageois a dépassé toutes les attentes, estime Son Kiên, membre du comité d’administration de la pagode.
"Au départ, nous ne pensions pas pouvoir rassembler autant de rameurs. Mais les villageois sont tellement contents d’avoir enfin une belle pirogue qu’ils ont incité les hommes et les enfants à participer", se félicite-t-il.
La pirogue typique des Khmers a une longueur de 30 mètres et nécessite de 55 à 60 rameurs. Sa proue et sa poupe sont recourbées et elle est décorée de motifs aux couleurs éclatantes.
Si la course elle-même ne dure qu’un ou deux jours, l’entraînement prend au moins un mois. Depuis quelques années, avec le soutien des autorités locales, cet évènement gagne en ampleur et attire de plus en plus de spectateurs.