La cote Elo, un enjeu crucial pour les joueurs d’échecs vietnamiens

Aux Championnats nationaux de jeu d’échecs 2019, pour la première fois en 20 ans, le Comité d’organisation a décidé de ne pas calculer les cotes des joueurs selon le système Elo dans la catégorie d’échecs standards. L’affaire a fait grand bruit dans le pays.

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Aux Championnats nationaux de jeu d’échecs 2019 à Bac Giang (Nord).
Photo: CTV/CVN

Le classement Elo, du nom de son inventeur, est un système international d’évaluation des joueurs d’échecs basé sur leurs victoires et défaites. Il est utilisé notamment par la Fédération internationale des échecs (FIDE). Or, aux Championnats nationaux 2019, disputés en avril et en mai à Bac Giang (Nord), le comité d’organisation a décidé de ne pas appliquer le système Elo dans la catégorie d’échecs standards. Cette décision empêche les joueurs vietnamiens d’améliorer leur classement.

"Nous souhaitons que tous les meilleurs joueurs du pays participent à cette épreuve, comme aux Jeux nationaux organisés tous les quatre ans. Si ce système n’est pas appliqué, il sera difficile de voir Lê Quang Liêm et Nguyên Ngoc Truong Son, deux grands hommes des échecs du Vietnam, prendre part aux Championnats nationaux", explique Nguyên Minh Thang, chef de la discipline jeu d’échecs du Département général de l’éducation physique et des sports.

Éviter la perte des points Elo

La raison est due au fait qu’il y a peu d’adversaires capables de rivaliser avec eux. Actuellement, Lê Quang Liêm (plus de 2.700 points Elo) et Nguyên Ngoc Truong Son (plus de 2.600) sont grands maîtres internationaux. Tandis que Trân Tuân Minh, dernier joueur figurant dans le Top 3 du pays en termes de points Elo, n’en possède que plus de 2.520. Les autres joueurs, quant à eux, peinent à atteindre ne serait-ce que 2.500 points.

En jouant la défense, ils visent le match nul face à Quang Liêm et Truong Son. Or, si ces derniers réalisent une contre-performance, ils perdront leurs points précieux. Cela entraînera aussi une baisse de leur possibilité d’être invités à des tournois internationaux. Ils n’ont donc pas intérêt à participer à une compétition au Vietnam, car cela risquerait de faire chuter leur classement Elo.

Les grands maîtres internationaux Lê Quang Liêm (gauche) et Nguyên Ngoc Truong Son.
Photo: VNA/CVN

Cependant, pour des raisons différentes, Quang Liêm et Truong Son étaient absents aux Championnats nationaux d’échecs standards. L’objectif initial pour la compétition de devenir un rendez-vous pour tous les meilleurs joueurs du pays n’a donc pas été atteint.

En 2019, le Vietnam ne compte que quatre tournois d’échecs permettant d’améliorer le classement Elo des joueurs: Tournoi international HDBank, ceux de Hanoï et de Hanoï élargi, et le Tournoi royal de Hô Chi Minh-Ville. Selon les experts, il faudrait au moins un tournoi par mois pour que les Vietnamiens puissent progresser dans le classement Elo.

Top 10 de l’Olympiade d’échecs

"Il est nécessaire d’organiser davantage de compétitions calculant les points Elo destinées à nos sportifs. C’est la condition sine qua non pour relever la position du jeu d’échecs vietnamien", souligne Dang Vu Dung, chef de cette discipline de Hanoï.

Le président du club Futur maître, Bùi Vinh, bonde en ce sens. "C’est en fonction du nombre de grands maîtres internationaux, de maîtres internationaux et du score Elo moyen des meilleurs joueurs d’échecs que l’on classe la position d’un pays sur la carte mondiale des échecs. Il est donc important d’avoir davantage de lieux permettant à nos joueurs d’emmagasiner des points Elo", remarque-t-il.

Toujours selon lui, les joueurs vietnamiens doivent absolument participer aux compétitions organisées à l’étranger. Cependant, faute d’argent, de nombreux passionnés les ratent. Par ailleurs, le jeu d’échecs ne figure pas dans le calendrier de compétitions des Jeux d’Asie du Sud-Est. Il n’apparaît pas non plus aux Jeux d’Asie ni aux Jeux olympiques.

Pour que le Vietnam puisse se placer sur la carte mondiale des échecs, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Le fait que le pays ait figuré à trois reprises au Top 10 de l’Olympiade d’échecs (2008, 2012 et 2018) montre qu’il existe de véritables talents vietnamiens. Pour exploiter pleinement leurs potentiels, il faut augmenter le nombre de tournois internationaux organisés dans le pays.

Phuong Nga/CVN

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