La clientèle des marchés traditionnels courtisée par les supérettes

Aujourd’hui en vogue, les supérettes et commerces de proximité se sont développés rapidement. Cependant, les enseignes vietnamiennes font face à la concurrence étrangère.

La marque américaine Circle K dispose à présent de plus d’une centaine de boutiques dans l’ensemble du pays.


Il y a 10 ans étaient inaugurés les premiers magasins de proximité au Vietnam. Il s’agissait de boutiques G7 Mart du groupe vietnamien Café Trung Nguyên. «Toutefois, ce phénomène n’a pas trouvé le succès escompté, les Vietnamiens n’étant pas habitués à cette pratique. Ils n’acceptaient pas de payer plus cher», explique Dinh Thi My Loan, présidente de l’Association des vendeurs au détail du Vietnam. De plus, l’insuffisance d’investissement dans l’infrastructure, le choix de la localité, ou encore le manque d’expérience dans le service représentaient certains inconvénients par rapport aux supermarchés et marchés traditionnels.
Aujourd’hui, la situation change. Les consommateurs préfèrent faire leurs courses dans ces supérettes et petits commerces plutôt que de se rendre aux marchés traditionnels. Le nombre de commerces de proximité a ainsi doublé entre 2012 et 2014, passant de 147 à 348 ; et celui des supérettes de 863 à 1.452.
Le développement rapide de ce nouveau mode d’achat s’explique par sa capacité à satisfaire les besoins des jeunes consommateurs aux vies occupées. Outre la rapidité du service, ce sont la variété des marchandises et des aliments répondant aux normes d’hygiènes qui permettent de séduire la clientèle.
Un rapport de l’agence d’étude de marché Nielsen montre que plus de 22% des consommateurs vietnamiens achètent régulièrement aliments et produits de première nécessité dans ces commerces. Ces derniers situés en centres urbains parviennent à répondre aux besoins croissants de la population et laissent présager une grande opportunité de développement.
Concurrence des investisseurs étrangers
Toutes les marchandises de première nécessité sont disponibles dans les commerces de proximité étrangers. Photo : Duy Minh/CVN
Les investisseurs étrangers ont su anticiper l’évolution des modes de consommation vietnamiens. Ces derniers temps, les détaillants étrangers ont commencé à s’installer à Hanoi après s’être implantés d’abord à Hô Chi Minh-Ville.
Arrivée au Vietnam à la fin de l’année 2008, la marque américaine Circle K dispose à présent de plus d’une centaine de boutiques dans l’ensemble du pays. Il y a deux ans, elle a créé ses deux premières boutiques à Hanoi et se fixe pour objectif l’ouverture de 8 magasins supplémentaires dans la ville. Le groupe Dairy Farm (Hong Kong, Chine) a lui, inauguré trois boutiques de cosmétiques Guardian à Hanoi, après trois ans d’activité au Vietnam.
Selon l’agence Nielsen, le nombre de clients des marchés traditionnels a alors diminué de 5% entre 2012 et 2014.
“Toutes les marchandises de première nécessité sont disponibles dans les commerces de proximité étrangers. Ils sont équipés de la climatisation, de tables, de chaises, de toilettes, etc. Ce sont des points forts vis-à-vis des boutiques traditionnelles vietnamiennes” estime Nguyễn Thị Luân, une vendeuse de l’arrondissement de Câu Giây, Hanoi.
Cependant, les prix rencontrés dans ces enseignes sont 10 à 15% plus élevés que ceux des supermarchés et hypermarchés. “Les entreprises doivent élaborer des réseaux et chaînes de distribution plus larges pour pouvoir négocier de meilleurs prix et assurer l’approvisionnement de produits frais. Tels sont les points faibles des commerces de proximité et qu’il faudra surmonter”, conclut Mme Loan.
Duy Minh/CVN

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