"Sous prétexte d’explorer le pétrole, la Chine est en train de verser de l’huile sur le feu pour brûler la paix en Mer Orientale", a indiqué à l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA) le maître de recherche-Docteur Nguyên Chu Hôi, de l’Université nationale de Hanoi.
Début mai, la Chine a implanté sa plate-forme de forage à 80 milles marins dans le plateau continental et dans la zone économique exclusive du Vietnam définie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982.
Début mai, la Chine a illégalement implanté sa plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou - 981 à 80 milles marins dans le plateau continental et dans la zone économique exclusive du Vietnam. |
Début mai, la Chine a illégalement implanté sa plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou - 981 à 80 milles marins dans le plateau continental et dans la zone économique exclusive du Vietnam. |
La Chine a déployé une armada de navires, dont des navires lance-missiles, patrouilleurs et bateaux de débarquement, et des avions pour appuyer son acte provocateur. Les Chinois ont utilisé des lances haute-pression et délibérément éperonné des navires de la Police maritime du Vietnam, causant des dommages matériels et faisant de nombreux blessés parmi les membres d’équipage.
"L’acte obstiné et paradoxal et la violation crue par la Chine du droit international, même en ce XXe siècle civilisé, ne manqueraient pas de déconcerter l’opinion internationale et domestique", a observé le maître de recherche-Docteur Nguyên Chu Hôi.
"Cependant, vu sous l’angle de la recherche et de la gestion maritime, nous ne sommes pas surpris, car cet acte est justement un pas du processus de la Chine visant à mettre à exécution son noir dessein", a indiqué ce spécialiste qui est membre du Forum mondial sur les océans. Selon lui, pour continuer de réaliser son "rêve chinois" - redressement national avec comme visée d’"annexer la Mer Orientale", à commencer par l’"exploitation exclusive des ressources naturelles", la Chine a multiplié les pas et approches.
"La Chine a effrontément déposé devant l’ONU en 2009 la revendication d’une reconnaissance de sa souveraineté sur une zone en forme de langue de boeuf que les Chinois appellent "la ligne à neuf pointillés" qui englobe 80% de la superficie de la Mer Orientale, violant le droit international et la souveraineté des pays côtiers voisins, dont le Vietnam", a-t-il rappelé.
"Simultanément, pour démontrer sa capacité de gestion de ce périmètre, la Chine déployé une série d’activités camouflées et déguisées en civil. Par cette malhonnêteté, la Chine s’est emparée en 2012 d u récif de Huangyan/Scarborough que les Philippines considèrent comme faisant partie du pays, a fait main basse en 2013 sur le récif de James que la Malaisie considère comme le sien, et intallé maintenant sa plate-forme colossale Haiyang Shiyou-981 en pleine zone économique du Vietnam", a dénoncé le chercheur.
"C’est la façon avec laquelle la Chine a implanté sa +position de sécurité+ sous un camouflage civil destinée à sonder les pays voisins pour +grignoter+ les positions stratégiques en Mer Orientale. Donc, le facteur militaire a été utilisé dans l’action chinoise combinée à la menace de recours à la force sur le terrain", a analysé le maître de recherche-Docteur Nguyên Chu Hôi.
"En 2012, le président de CNOOC (Chinese national off-shore oil company), Wang Yilin, a déclaré, à mots voilés, que + les plates-formes de forage en eau profonde constituent un territoire national mobile et une arme stratégique de la Chine +. Et aujourd’hui, la présence d’un tel +territoire national mobile+ en pleine zone économique exclusive du Vietnam envoie par ricochet un message : la Chine s’apprête à occuper les eaux maritimes du Vietnam - un pays souverain et un pays ami voisin traditionnel", a-t-il estimé.
Le Vietnam a fait preuve de retenue et de bonne volonté en recourant à toutes voies de dialogue avec la Chine pour protester contre ces agissements et lui demander de retirer immédiatement sa plate-forme pétrolière et ses navires. Cependant, la Chine n’a pas répondu à ces requêtes légitimes, calomniant au contraire le Vietnam, en continuant de montrer ses muscles et en multipliant ses actes d’intimidation et ses atteintes qui sont de plus en plus sérieuses.
"Il est clair que la Chine fait un pays dangereux, brave le droit international et l’opinion internationale et défie le monde entier. Au moment où les institutions juridiques internationales de l’ONU se penchent sur le procès de la ligne en langue de bœuf, une telle action de la Chine ne se conforme pas à la +culture de conduite+ d’un pays qui est membre du Conseil de sécurité de l’ONU", a souligné le maître de recherche-Docteur Nguyên Chu Hôi.
"De manière unilatérale et pendant une longue période, en utilisant la stratagème dite +Traverser la mer sans que le ciel le sache+ , la Chine est en train de mettre en danger la sécurité et la paix non seulement en Mer Orientale mais encore en Mer de Chine orientale et de l’ASEAN", a-t-il conclu.