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L’accélération de l’approbation et de la mise en œuvre du plan de prévention du risque d’inondation va permettre à Hanoï de mieux faire face aux changements climatiques. |
Le Service municipal de l’Agriculture et du Développement rural, en coopération avec l’Institut national des sciences hydrauliques, est en train d’élaborer un plan détaillé pour prévenir le risque d’inondation à Hanoï.
Dans le cadre de ce plan, 1.900 familles devront être déplacées de zones inondables, sur une superficie de 4.568 ha. Le montant des investissements devrait s’élever à 56.904 milliards de dôngs. Car il est bien connu que l’urbanisation en zones inondables accentue les risques d’inondations. La faute à une eau qui monte et qui a du mal à s’évacuer du fait de l’imperméabilité des infrastructures. Du coup, elle stagne et la ville peut rapidement devenir une piscine à ciel ouvert.
Stop à l’artificialisation des sols inondables
Plus de 6,7 km de digues du fleuve Rouge traversent le district de Thanh Tri. Trois communes du district, que sont Yên My, Duyên Hà et Van Phúc, couvrant 1.258 ha et comprenant 6.100 familles, sont situées dans le lit majeur du fleuve (espace occupé par les eaux débordantes, la zone inondable. Il est déterminé par le lit mineur et la limite des plus grandes crues connues). «Les bâtiments des Comités populaires de ces communes ainsi que les maisons de nombreux habitants ne peuvent être reconstruits malgré leur état de délabrement. Seuls des travaux de réparation et d’entretien peuvent être effectués», a fait savoir Dang Duc Quynh, vice-président du Comité populaire du district de Thanh Tri.
De même, dans les quartiers de Phuc Tân et Chuong Duong, dans l’arrondissement de Hoàn Kiêm, 45.000 habitants vivent dans le lit majeur du fleuve Rouge. Beaucoup de maisons situées dans cette zone sont dans un état de délabrement tel qu’elles doivent être reconstruites de toute urgence, mais les propriétaires sont seulement autorisés à y effectuer des réparations. La complexité juridique de l’obtention des permis de construire a rendu la vie des habitants très difficile et constitue un casse-tête pour les autorités locales.
Le développement urbain aggrave le risque d’inondation pour la ville. |
Photo : CTV/CVN |
Selon le directeur adjoint du Service municipal de l’agriculture et du développement rural, Trân Thanh Nha : «Le manque de plan d’occupation des sols a entraîné une augmentation rapide du nombre d’habitants vivant le long du fleuve, en zones inondables». Ces huit dernières années, il estime que la population vivant dans ces zones a augmenté de 30.000 personnes. Or le développement urbain aggrave le risque d’inondation pour la ville dans son ensemble. Les différents aménagements modifient en effet les conditions d’écoulement. Ils imperméabilisent les surfaces et diminuent les champs d’expansion des crues.
Bùi Xuân Tùng, directeur adjoint du Service de planification et d’architecture de la ville : «Le retard dans l’approbation et la mise en œuvre du plan de prévention du risque d’inondation empêche les autorités municipales de mettre en œuvre des projets de développement urbain le long des corridors fluviaux».
Prévoir des zones constructibles
Une des préoccupations actuelles est aussi de clarifier ce qu’il est possible ou non de construire dans les zones inondables, selon quelles conditions et règles. La décision N°257 réglemente un pourcentage de 5% à 15% de zones inondables constructibles. De nombreux urbanistes ont conseillé d’augmenter ce pourcentage pour permettre une utilisation maximale des ressources foncières. Rappelons qu’une zone est considérée comme inondable lorsqu’il y a un risque élevé ou moyen d’inondations devant lesquelles les bâtiments et les personnes seraient vulnérables.
D’après le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Hoàng Van Thang, ce ministère envisage de revoir le plan afin de créer des conditions plus favorables pour que les autorités municipales optimisent l’utilisation des zones inondables.
En outre, M. Thang a exhorté les autorités municipales à freiner l’installation de nouvelles familles en zones inondables et à fournir des informations sur la protection des digues aux personnes vivant le long du cours d’eau. Il a également suggéré aux autorités municipales de trouver des moyens de mobiliser des capitaux pour le travail de prévention des inondations afin de mettre en œuvre efficacement ledit plan.
Selon le directeur adjoint du Service de l’agriculture et du développement rural de Hanoï, Trân Thanh Nha, suite à l’accord du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, ce plan sera soumis au Conseil populaire de la ville ce mois-ci.
Selon le vice-président per-manent du Comité populaire municipal, Nguyên Van Suu, «le rajustement du plan détaillé de prévention du risque d’inondation à Hanoï est réalisé sur la base d’enquêtes de terrain et conformément aux aménagements, des communes et de la ville. Ce plan obéit à Loi sur les digues ainsi qu’aux directives du Premier ministre».
Huong Linh/CVN