>>Piêu, le foulard d’amour des femmes Thai
>>Dépoussiérée, la broderie devient art féministe
La plupart des femmes au district de Ba Che, province de Quang Ninh, peuvent broder. |
Les Dao représentent plus de 40% de la population du district de Ba Che, qui se trouve au milieu de la province de Quang Ninh (Nord). Avant, seules les personnes quadragénaires et les plus âgées mettaient régulièrement les tenues traditionnelles de leur ethnie. Mais maintenant, la donne a changé. Les jeunes revêtent aussi leurs vêtements ethniques.
Ces dernières années, le district n’a cessé de sensibiliser à la valorisation de ses vêtements traditionnels, en encourageant les gens à s’en vêtir, même dans la vie quotidienne. Les habits des Dao ont été autrefois fabriqués par eux-mêmes, surtout les femmes. "Les jolies tenues des Dao peuvent exprimer l’habileté des femmes", fait part Chiu Thi Man, un membre d’un club de broderie du district.
La bonne technique fait le bon métier
Ba Che totalise trois clubs de broderie qui contribuent notablement au développement de la pratique de cette technique. "Avant, toutes les femmes Dao devaient savoir broder si l’on voulait des tenues neuves", informe Bàn Thi Bich, membre du club Dao San Chay de la commune de Nam Son. "Les Dao d’autrefois croyaient que si l’on ne savait pas broder, quand on meurt, on n’aurait pas le droit de retrouver ses ancêtres", poursuit-elle.
"Actuellement, si l’on ne peut pas broder, on peut acheter les habits. Beaucoup de femmes de leur ethnie font d’autres métiers en dehors de la broderie qui prend du temps. Ça fait du bien au développement de la société, particulièrement la division du travail. Celles qui sont amatrices de broderie peuvent en faire un bon gagne-pain", ajoute Bàn Thi Bich.
Depuis des années, le Comité populaire du district fait mettre en place des cours de broderie, donnés par des artisans en la matière. Ainsi, beaucoup de femmes Dao sont désormais capables de "dessiner" sur le tissu.