Brexit
La Bourse de Londres finit au sommet une année chahutée

La Bourse de Londres termine 2016 portée sur les cimes par un vif rebond des valeurs pétrolières et minières et par la dépréciation de la livre sur fond de Brexit, mais une foule d'incertitudes la guette pour 2017.

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La courbe de l'indice FTSE-100 sur un écran, le 28 décembre 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après avoir battu trois fois son record absolu de clôture depuis mercredi 28 décembre, l'indice vedette FTSE-100 a terminé sa dernière séance de l'année vendredi 30 décembre à 7.142,83 points, 14,43% plus haut qu'il y a un an.

Cette bonne fortune, après une année 2015 dans le rouge, cache toutefois des sorts très divers selon les secteurs.

Les compagnies minières ont été les grandes gagnantes de l'année, avec un quasi quadruplement de la valeur de l'action Anglo American et un triplement de celle de Glencore, BHP Billiton et Rio Tinto bondissant pour leur part de plus de 50%. Ces géants mondiaux, qui n'ont que peu d'activité au Royaume-Uni, ont bénéficié à plein de la meilleure tenue des cours des métaux industriels.

Les groupes pétroliers Royal Dutch Shell et BP ont eux profité du rebond des cours de l'or noir, amplifié en fin d'année par l'accord de réduction de la production conclu par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Les deux majors ont chacune gagné près ou plus de 50% sur l'année.

Au-delà et dans de nombreux secteurs, de grandes entreprises cotées à Londres ont bénéficié de la forte dépréciation de la livre intervenue après la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne lors du référendum du 23 juin - un générateur d'incertitudes peu goûté par les cambistes. Sur l'ensemble de l'année, la livre sterling a perdu 15 à 16% face à l'euro et au dollar.

La plupart des sociétés cotées sur l'indice londonien en ont profité car la majeure partie de leurs activités sont à l'étranger : leurs revenus sont dopés lorsqu'elles en convertissent le montant depuis d'autres devises vers la monnaie britannique.

En outre, la baisse de la livre sterling a rendu les actions cotées à Londres moins chères, et donc plus attractives, pour les investisseurs dotés d'autres devises.

Au final, ce phénomène a favorisé la montée de valeurs aussi diverses que celles du groupe de luxe Burberry, du fabricant de tabac British American Tobacco et du géant de la restauration collective Compass, toutes en hausse de près ou de plus de 25%.

"Cela montre clairement que l'indice FTSE n'est plus un baromètre de la vigueur de l'économie britannique, les influences extérieures ayant bien plus d'impact sur le marché", constate David Cheetham, analyste chez XTB.

"Gros mouvements en vue"

La baisse de la livre sterling a rendu les actions cotées à Londres moins chères, et donc plus attractives, pour les investisseurs dotés d'autres devises.
Photo : AFP/VNA/CVN

Certains secteurs ont toutefois connu une aventure annuelle plus mitigée voire franchement désagréable.

Les grandes banques ont notamment pâti de l'assouplissement monétaire décidé par la Banque d'Angleterre pour doper l'économie menacée par le Brexit. Cette décision a tendance à comprimer leurs marges et les établissements les plus concentrés sur le marché national, RBS et Lloyds, ont reculé respectivement d'environ 25% et 15%.

Le secteur du BTP a quant à lui fait les frais des incertitudes renforcées par le Brexit pour le marché immobilier britannique, de grands noms de la construction comme Taylor Wimpey et Barratt Developments abandonnant un bon quart de leur valeur.

Les diverses inconnues entourant le processus de départ de l'UE devraient d'ailleurs peser encore au moins autant sur ce type de valeurs focalisées sur le marché britannique en 2017, alors que les négociations formelles de Brexit doivent s'ouvrir entre Londres et Bruxelles avant fin mars.

"L'incertitude entourant le Brexit et la façon dont cela va influer sur l'économie, que ce soit en positif ou en négatif, laisse penser qu'il va y avoir de gros mouvements", prévient l'analyste indépendant Howard Wheeldon.

Les valeurs plus marquées à l'international, et notamment celles des lourdes compagnies minières et pétrolières, devraient en revanche être davantage interpellées par les grandes questions macroéconomiques, comme la politique de relance américaine de Donald Trump, la vigueur de la croissance en Chine, l'évolution des politiques monétaires et du marché des changes, ainsi que les cours des matières premières.


AFP/VNA/CVN

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