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Le milieu de terrain de Montpellier Téji Savanier (droite) félicité par son coéquipier Andy Delort, après un but contre Toulouse, le 10 novembre 2019 à la Mosson. |
Auteur du premier but et impliqué sur le second lors de la victoire à Lyon (2-1) la semaine passée en Ligue 1, le stratège montpelliérain rallume une flamme, mise en veilleuse au début de l'hiver en raison d’une blessure à la cuisse puis d'une contamination au COVID-19.
"Son match à Lyon était vraiment plein. Quand il est à son top, il crève l'écran. C'est un joueur important pour nous", apprécie l'expérimenté défenseur Daniel Congré.
Son absence prolongée et son retour en forme épousent comme par hasard le passage à vide et le réveil de Montpellier cet d’hiver. Depuis sa rentrée à Metz (1-1) le 3 février, l'équipe de Michel Der Zakarian n'a plus connu la défaite et a tourné la page d'un long passage à vide, marqué par trois points en neuf matches.
"On sait que l'on ne peut pas se passer de joueurs majeurs, on n'a pas le même budget que certaines autres équipes", explique +Der Zak+.
De retour depuis 2019 dans son club formateur, qui l'a racheté à Nîmes contre 9 millions d'euros, soit le plus gros transfert de l'histoire du MHSC, Téji Savanier avait vécu l’an passé une première saison contrariée par une entorse au genou précoce et l'interruption du championnat.
"Je suis content qu’il retrouve ses repères et son état physique. Il va beaucoup nous aider dans cette seconde partie de saison", assure le capitaine Vitorino Hilton.
Pas fermé à l'étranger
Le milieu de terrain de Montpellier Téji Savanier (droite) face à Metz, le 16 décembre 2020 à La Mosson. |
Libéré de ces fardeaux, le milieu de terrain donne sa pleine mesure depuis le début de saison et influe sur le jeu d’une équipe au rendement en dents de scie. Ce manieur de ballon (cinq buts, trois passes décisives) partage sa sensibilité technique dans l'entrejeu avec son ancien partenaire nîmois Jordan Ferri et Florent Mollet.
Capable d'occuper le poste de meneur, comme en début de saison, ou de jouer devant la défense comme à Nîmes par le passé, Savanier donne toute sa plénitude au poste de relayeur. "Il a une qualité de passe incroyable qui nous permet de casser les lignes et de trouver nos attaquants dans de bonnes conditions. D’autant qu'il s’entend très bien avec notre duo ou trio offensif", éclaire Congré.
Parfaitement intégré aux côtés de Ferri et son complice Andy Delort, le gamin de la cité Gély, quartier gitan de Montpellier où il vit encore, apparaît totalement à son aise au sein du club héraultais et se révèle sur le tard, à 29 ans, après son exil à Arles-Avignon (2011-2015) et Nîmes (2015-2019).
Attaché à sa culture gitane et à ses habitudes de vie, il a mis du temps à adopter l'hygiène de vie exigée par le monde professionnel. Bernard Blaquart, son ancien entraîneur à Nîmes, lui avait notamment ouvert les yeux sur la part invisible du métier, impérieuse pour passer un cap.
Libéré de carcans et convaincu de son niveau, mis en relief par le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps, Savanier n'exclut plus de se jauger dans un club plus huppé ou de tenter une aventure à l'étranger.
Sous contrat jusqu’en juin 2023, il ne ferme désormais aucune porte à un départ. "Avant, je ne me sentais pas prêt. J'ai eu beaucoup de propositions à l'étranger et je disais non immédiatement. J'étais plus jeune dans ma tête", expliquait-il récemment dans le quotidien régional Midi Libre.
Le club tient de son côté à son maître à jouer, qui incarne les racines populaires de la Paillade, quartier nord de la ville, et permet au club de rêver à un avenir européen. "C'est un garçon très agréable à vivre qui s’implique totalement dans la vie du groupe", apprécie Michel Mézy, conseiller du président Laurent Nicollin. "C'est avant tout un plaisir de le voir jouer".
AFP/VNA/CVN