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La Française Clarisse Agbegnenou sacrée championne en -63 kilos aux Mondiaux de judo à Bakou le 23 septembre. |
Une collection qui lui permet à 25 ans seulement de rejoindre au palmarès du judo français Brigitte Deydier (1982, 1984 et 1986 en -66 kg), Lucie Décosse (2005 en -63 kg, 2010 et 2011 en -70 kg) et Gévrise Emane (2007 en -70 kg, 2011 et 2015 en -63 kg) au rang des triples championnes du monde.
"C'est incroyable, une fois c'est déjà fou, deux fois c'est vraiment bon, mais trois, c'est extraordinaire !", a-t-elle commenté, en ne cachant pas son "plaisir de rejoindre ces grandes dames".
Ajoutez-y ses deux médailles d'argent (2013 et 2015), et c'est déjà elle la Française la plus richement récompensée aux Mondiaux.
Seuls deux judokas tricolores, côté messieurs, y ont amassé davantage d'or : David Douillet, sacré quatre fois entre 1993 et 1997, et Teddy Riner évidemment, couronné à dix reprises entre 2007 et 2017.
"Bravo petite sœur"
"Bravo petite sœur", lui a adressé ce dernier sur Twitter.
Clarisse Agbegnenou (droite) médaillée d'or en moins de 63 kilos en battant la Japonaise Miku Tashiro aux Mondiaux de Bakou le 23 septembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Faire ce qu'elle a fait en si peu de temps, c'est juste exceptionnel", a développé le double champion olympique en titre des poids lourds, qui a choisi de zapper les Mondiaux-2018, en marge d'une opération avec un de ses partenaires à Paris.
En conservant la couronne mondiale, Agbegnenou s'affirme comme la prétendante N°1 à l'or olympique à deux ans des JO à Tokyo, au pays du judo. Exactement ce qu'avait en tête la vice-championne olympique en titre.
"Maintenant, il faut que je reste la patronne jusqu'en 2020", avait-elle lancé il y a un an à Budapest, à peine devenue double championne du monde. "Il me manque l'or olympique et j'ai envie de tout gagner jusqu'aux JO", a-t-elle réaffirmé dimanche.
Agbegnenou a offert au passage à la France sa première médaille d'or de la compétition, sa deuxième au total, après le bronze obtenu par Amandine Buchard en –52 kg.
Sur les tatamis de Bakou, elle a montré deux visages. Le premier, marqué par une concentration extrême, tout au long de ses cinq combats, tous remportés par ippon. "Il n'y avait rien qui pouvait me distraire", a-t-elle confirmé. Le second, inondé d'un large sourire, dès sa finale gagnée, en esquissant quelques pas de danse et en se jetant dans les bras de son entraîneur Larbi Benboudaoud. Il ne l'avait pas quittée au moment de monter sur la plus haute marche du podium.
"J'espère la même finale aux JO"
Impressionnante de sérénité, la triple championne d'Europe (2013, 2014, 2018) a vécu une journée à l'image de sa saison: sans faute. Depuis début 2018, la N°1 mondiale des -63 kg n'a connu que la victoire, dix-sept combats de suite, au Grand Slam de Paris, au Grand Prix de Tbilissi, aux Championnats d'Europe à Tel Aviv, puis aux Mondiaux-2018.
En demi-finale, elle n'a eu besoin que d'une trentaine de secondes pour expédier l'Allemande Martyna Trajdos. En finale, longtemps gênée par la Japonaise Miku Tashiro, elle s'en est sortie après une cinquantaine de secondes dans le golden score (le temps additionnel après les quatre minutes réglementaires de combat).
"Je suis contente de gagner contre cette adversaire parce que, pour moi, c'est une des meilleures de la catégorie. J'espère la même finale aux JO" en 2020, a-t-elle projeté.
La championne olympique en titre, la Slovène Tina Trstenjak, de longue date rivale N°1 d'Agbegnenou, doit se contenter de bronze.
Une fois n'est pas coutume, le Japon a vécu sa première journée sans or, au quatrième des sept jours de compétition. Comme Tashiro (-63 kg), Sotaro Fujiwara s'est incliné en finale des -81 kg, contre Saeid Mollaei, premier judoka iranien sacré champion du monde depuis quinze ans.
AFP/VNA/CVN