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"I don't see the Gare du Nord on line 2, why ?" (Je ne vois pas la Gare du Nord sur la ligne 2, pourquoi?), demandait vendredi 5 avril un agent recruteur à une candidate, au siège de la RATP à Paris.
Test d'anglais, entretien : 1.700 candidats se sont succédé de jeudi à samedi pour obtenir un des postes d'agent d'accueil sur les points chauds de l'été dans les transports parisiens.
Ces "gilets violets" auront pour mission d'accueillir et informer les voyageurs venus du monde entier et de leur vendre des passes. La RATP attend jusqu'à 1,5 million de voyageurs supplémentaires certains jours sur le réseau, par rapport à un été classique.
"L'anglais, c'était facile", a commenté après avoir été sélectionné Nasir Beekhy, 18 ans, venu de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Cet étudiant en sciences postulait pour son premier job dans l'entreprise de sa mère, agente d'accueil, car la RATP a d'abord fait appel aux proches des 71.000 salariés du groupe.
"On essaie de créer une émulation collective" parmi les salariés, a expliqué Jérôme Heine, directeur des ressources humaines pour ce service d'accueil. "On demande de l'aisance à l'oral, le sourire, de la bienveillance."
Le job est payé au Smic horaire, en intérim, avec des contrats allant de deux semaines et demie à cinq semaines. Il s'agit d'être souriant, de rester debout longtemps et parfois de travailler tard le soir et le week-end, en fonction des épreuves olympiques notamment.
La RATP embauche d'habitude 200 saisonniers pendant ses périodes de pointe.
Gaëlle Kouassi, 18 ans, a reçu l'annonce de la part d'un "ami d'ami". "En anglais, c'était simple et pendant le rendez-vous, c'était gentil", a dit à l'issue de l'entretien cette étudiante en administration publique.
"Bienvenue à la RATP", lui avait lancé un peu avant Frantz Basinc, du pôle recrutement de la régie.
Les candidats, ce sont "99% d'étudiants, c'est souvent leur premier entretien", a-t-il précisé. "S'ils sont un minimum motivés et qu'ils ont réussi le test d'anglais, ça va. Je n'ai renvoyé personne aujourd'hui", a-t-il signalé.
Le recruteur venait pourtant de poser une question piégeuse, en anglais : "Alors il n'est pas possible de s'arrêter à La Chapelle et de rejoindre la Gare du Nord en marchant?" Pour répondre, il fallait savoir qu'il y a un tunnel entre les deux.
"J'ai eu un fan, fils d'un conducteur de train", a raconté Jérôme Heine. "C'est un premier contact avec la RATP, si ça peut créer des vocations..."
La RATP a prévu par ailleurs 5.300 recrutements lors de cette année olympique, dont 600 agents de station avant l'été.
AFP/VNA/CVN