JO-2020 : les mascottes olympiques, un enjeu national au Japon

Dans un silence solennel, un par un, les bulletins de vote sont déposés dans l'urne. Elit-on un maire, un député, un président ? Mais non, une paire de mascottes, et pas n'importe laquelle, celle qui incarnera les jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo-2020.

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Trois paires de mascottes olympiques officielles pour les JO-2020 dévoilées à l'école primaire de Kakezuka à Tokyo
Photo : AFP/VNA/CVN

Au Japon, où les mascottes sont partout, de la plus petite ville de province aux prisons locales, l'affaire est très sérieuse.

Grands yeux, couleurs vives, formes d'inspiration animale, les organisateurs ont dévoilé trois propositions en décembre et le duo vainqueur sera désigné le 28 février, à l'issue du vote de 6,5 millions d'écoliers.

Parviendra-t-il à se faire une place dans un pays qui fourmille de ces attachantes créatures, appelées "yuru-kyara" en japonais ? Il y en a tant que le ministère des Finances avait appelé en 2015 à tailler dans le vif.

La concurrence est rude mais si le pari est réussi, les mascottes olympiques pourraient rapporter gros.

Au pays de Hello Kitty et de Pokemon, même les adultes raffolent de ces peluches géantes, aimant prendre la pose avec elles et se jetant sur les gadgets à leur effigie.

Le marché annuel est estimé à quelque 17 milliards d'euros, selon des chiffres de l'institut d'études Yano en date de 2015.

Rôle d'ambassadeur

L'une des plus célèbres, Kumamon, l'ours noir aux pommettes rouges qui représente la région de Kumamoto (Sud-Ouest), est ainsi une mine d'or grâce à la multitude de produits à son image.

"Le Japon a la tradition de créer des caractères inspirés de la nature - montagnes, rivières, animaux et plantes - en vertu de ses croyances animistes, selon lesquelles toute chose a une âme", explique Sadashige Aoki, professeur à l'université Hosei de Tokyo.

Si la ribambelle de mascottes locales peinent à dépasser les frontières de l'archipel, les emblèmes olympiques "sont une occasion unique de promouvoir la tradition, la culture et la société japonaises", et d'attirer toujours plus de touristes, estime M. Aoki.

Ce sont les jeux de Grenoble qui ont les premiers lancé la mode des mascottes en 1968, avec Schuss le skieur. Par la suite, le sympathique ourson Misha, emblème de Moscou en 1980, marquera les esprits.

Dans l'histoire plus récente, elles ont pu s'avérer une source de revenus appréciable. Le personnage Vinicius, choisi par Rio en 2016, a par exemple permis de récolter 300 millions de dollars de bénéfices.

AFP/VNA/CVN

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