La compétition pour obtenir le droit d'accueillir les 18es Jeux asiatiques (Asian Games) en 2019 se poursuit avec entrain. Ses dernières évolutions, assez surprenantes, s'avèrent avantageuses pour le Vietnam. En 2010, la Malaisie, un concurrent de poids, avait annulé sa candidature par manque de ressources financières. Les Émirats arabes unis (EAU), son plus grand concurrent, se sont aussi récemment retirés de la course, visant plutôt l'édition 2023. Cet abandon représente une belle occasion pour le Vietnam.
En réalité, il reste d'autres compétiteurs, mais la probabilité qu'ils deviennent pays organisateur paraît assez mince. Dans l'Asie de l'Est, le Japon, concurrent potentiel le plus redoutable, a porté son attention sur d'autres festivals. Hong Kong semble hors course, tout comme Taïwan (Chine), étant donnée sa situation politique instable et qui a par conséquent peu de chances d'être choisie par le Conseil olympique d'Asie (COA). Enfin, la Chine et la Corée du Sud ne comptent pas non plus, pour avoir déjà été organisatrices en 2010 et en 2014.
Dans la région du Sud-Est asiatique, l'Indonésie pourrait se lancer dans la course. Mais pour l'instant, son manque d'entrain est perceptible. Dans le Sud de l'Asie, l'Inde peut aussi faire figure de concurrent sérieux. Cependant, avec son organisation des Jeux du Commonwealth 2010, l'Inde fait face à des problèmes de crédibilité et de sécurité. De plus, suite aux arrestations de hauts fonctionnaires accusés de corruption, ce pays ne tient plus trop à accueillir les grandes fêtes sportives. Financièrement puissant grâce au pétrole, le Turkménistan a, lui, demandé d'accueillir les Jeux d’Asie en salle et le Festival d'arts martiaux d'Asie 2017.
"Lors des Jeux asiatiques 2010 à Guangzhou, le président du COA Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah a eu, avec le ministre vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme, Hoàng Tuân Anh, un entretien au sujet de la candidature du Vietnam aux 18es Jeux asiatiques. Il a pris connaissance de l'avis favorable du gouvernement vietnamien auquel il a témoigné son soutien. Si le Vietnam a le soutien du président du COA, il gagnera les votes des pays d'Asie du Sud et de l'Ouest... Il lui sera aussi possible d'obtenir de nombreux votes des pays du Sud-Est, même de pays d'Asie de l'Est" , révèle Hoàng Vinh Giang, secrétaire général du Comité olympique du Vietnam.
Ainsi, tous les facteurs sont quasiment réunis en faveur du Vietnam. La décision finale sera prise par le COA en 2012. D'ici là, il n'y a pas de doute que le Vietnam fera de son mieux pour marquer des points auprès du COA et des pays du continent.
Fin prêt pour se lancer dans la bataille
Début 2011, le gouvernement a demandé au ministère de la Culture, de l'Information et du Tourisme, ainsi qu'au Comité olympique à procéder aux démarches nécessaires pour faire acte de candidature aux Jeux asiatiques 2019. Lors de son congrès périodique de 2011, le Comité olympique du Vietnam a approuvé l'objectif d'entamer la campagne de mobilisation pour le droit d'accueillir les 18es Jeux asiatiques.
Les sites des compétitions et leurs infrastructures constituent les plus grandes difficultés. Interrogé à ce sujet, Hoàng Vinh Giang a affirmé que tout était planifié en détail et que Hanoi serait le site d'accueil principal.
Dans le Plan d'aménagement de Hanoi à l'horizon 2030 et orientations pour 2050 élaboré par l'Institut d'aménagement urbain et rural, 200 hectares de la région de Cô Loa sont prévus pour le Centre des Jeux asiatiques et des compétions olympiques de Hanoi et seront mis sous la gestion directe de la ville. Par ailleurs, 50 hectares sont réservés au Village des sportifs de Long Biên. Avec 247 ha à My Dinh, les infrastructures héritées des 23es Jeux sportifs de l'Asie du Sud-Est (SEA Games, des 3es Jeux d'Asie en salle (Asian Indoor Games) et les nouveaux ouvrages qui seront construits à Hai Phong, Bac Ninh, Vinh Phuc, Nam Dinh, Thai Binh, Quang Ninh, Hai Duong, Thai Nguyên et Ninh Binh, le Vietnam a confiance en ses possibilités d'organiser les 18es Jeux asiatiques. Selon les estimations de Hoàng Vinh Giang, ces infrastructures pourront même dépasser celles des EAU.
Le Vietnam travaille aussi d'arrache-pied sur le plan organisationnel des compétitions. Les prévisions de compétitions pour ces 18es Jeux asiatiques ont été rédigées, avec 28 disciplines, à savoir : athlétisme, tir à l'arc, sport aquatique, badminton, basket-ball, boxe, canoë-kayak, cyclisme, équitation, escrime, football, golf, gymnastique, handball, hockey, judo, pentathlon moderne, aviron, rugby, voile, tir, tennis de table, taekwondo, tennis, triathlon, volley-ball, haltérophilie et lutte.
Minh Phuong/CVN