Italie: un navire humanitaire à Lampedusa, tout débarquement interdit

Une semaine après le Sea-Watch 3, un nouveau navire humanitaire, l'Alex, a accosté de force samedi 6 juillet dans le port italien de Lampedusa avec 41 migrants, malgré l'interdiction de tout débarquement par le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.

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Capture d'écran depuis une vidéo publiée par Local Team, le 6 juillet 2019, montrant des migrants dans le port italien de Lampedusa.
Photo: AFP/VNA/CVN

Un autre navire humanitaire, l'Alan Kurdi, attendait au large de Lampedusa pour débarquer également des migrants, mais l'ONG allemande Sea-Eye a annoncé dans la nuit de samedi 6 juillet à dimanche 7 juillet qu'il se dirigeait finalement vers Malte.

À Lampedusa, d'importantes forces de police ont attendu sur le quai l'Alex, un voilier affrété par le collectif italien de gauche et d'extrême gauche Mediterranea, qui a défié la décision de M. Salvini de fermer les ports aux navires des ONG, au risque de fortes amendes, selon les images de la télévision italienne. Et après deux jours passés en mer à bord du navire de 18 mètres, personne n'a été autorisé à poser un pied sur le sol italien.

"Je n'autorise aucun débarquement à ceux qui se moquent totalement des lois italiennes et aident les passeurs", a déclaré M. Salvini dans un tweet. Mediterranea a exhorté les autorités à laisser débarquer migrants et membres d'équipage "épuisés", déclarant que le navire avait navigué "vers le seul port de débarquement sûr possible".

"Les naufragés et l'équipage sont épuisés... Les personnes que nous avons secourues doivent recevoir des soins... C'est une situation surréaliste et prolonger l'attente est une cruauté inutile", a tweeté Mediterranea, qui a fait état de "conditions d'hygiène intolérables à bord".

Un peu plus tôt, après l'accostage du navire, M. Salvini avait qualifié les employés d'ONG de "chacals", jugeant que "dans un pays normal, il y aurait des arrestations immédiates et le bateau serait saisi".

La semaine dernière, les autorités italiennes ont saisi à Lampedusa un navire d'une ONG allemande, le Sea-Watch 3, et arrêté sa capitaine, Carola Rackete, qui avait accosté de force dans la nuit du 28 au 29 juin pour débarquer 40 migrants secourus en mer et bloqués à bord depuis plus de deux semaines.

"Prise d'otages"

Les migrants avaient pu débarquer le 29 juin à l'aube. Ils doivent être répartis entre plusieurs pays de l'Union européenne. Une juge italienne a invalidé l'arrestation de la capitaine allemande au motif qu'elle avait agi pour sauver des vies, mais elle est toujours visée par deux enquêtes, pour résistance à un officier et pour aide à l'immigration clandestine.

Capture d'écran depuis une vidéo de Local Team montrant des policiers italiens en faction près du navire humanitaire Alex après son arrivée à Lampedusa.
Photo: AFP/VNA/CVN

L'Alex a été rejoint samedi 6 juillet par un navire de l'ONG allemande Sea-Eye, l'Alan Kurdi (du nom du petit Syrien retrouvé noyé en Turquie en 2015), transportant 65 migrants, qui se trouvait dans les eaux internationales au large de Lampedusa et comptait lui aussi débarquer ses occupants dans le port italien. Mais il a finalement mis le cap vers Malte.

"Pour nous, il est temps de libérer les autres États européens de la prise d'otages opérée par le ministre italien de l'Intérieur", a déclaré un dirigeant de Sea-Eye, Gorden Isler, cité dans un communiqué. Un décret-loi adopté en juin prévoit des amendes jusqu'à 50.000 euros contre le capitaine, le propriétaire et l'armateur d'un navire qui entrerait sans autorisation dans les eaux italiennes.

Après l'accostage de l'Alex, M. Salvini a fait savoir, par un nouveau tweet, qu'il entendait augmenter cette amende jusqu'à un million d'euros. La fermeture des ports est approuvée par 59% des Italiens, selon un sondage samedi 6 juillet du quotidien Corriere della Sera.


AFP/VNA/CVN

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